Le fléau estival de nombreux habitants de Sydney pourrait bientôt être au menu de votre petit-déjeuner.
Le Diploptera punctata, ou cafard du Pacifique, est un charmant petit insecte qui vit notamment en Australie, au Myanmar, en Chine ou encore à Hawaii. Si son apparence extérieure est a priori aussi répugnante que celle de ses congénères, notre cafard du Pacifique a une petite particularité : il est le seul cafard et l’un des rares insectes à être vivipare (les petits sortent vivants de la ventre de la mère, et non sous la forme d’œufs comme chez les ovipares). Plus intriguant encore, une fois venus au jour, les bébés du Diploptera punctata grandissent alors bien plus vite que ceux des autres espèces de cafards.
C’est ce trait caractéristique qui a amené en 2016 les scientifiques de l’Institute for Stem Cell Biology and Regenerative Medicine, en Inde, à s’intéresser à la substance maternelle que les bébés Diploptera punctata ingurgitent durant leur croissance. Pour grandir, ceux-ci se nourrissent en effet de sécrétions en forme de cristaux, baptisés « lait liquide riche en protéine ». Or d’après les conclusions des chercheurs indiens, ce lait de cafard renfermerait un formidable secret : il serait trois plus calorique que le lait de bufflonne, soit le lait le plus riche en lipides et en protéines connu à ce jour.
« Les cristaux sont une nourriture complète. Ils contiennent des protéines, du gras, des sucres. Si vous regardez les séquences protéiniques, elles contiennent tous les acides aminés essentiels. Elles sont très stables. Ça pourrait être un fantastique complément protéinique », précisait alors au Times of India Sanchari Banerjee, membre de l’équipe de chercheurs.
Ces cristaux ultraprotéinés se trouvant dans les abdomens des cafards, le seul moyen de le récupérer est pour l’instant d’éventrer les insectes. Les cristaux s’échappent alors dans une pluie de paillettes bourrées de nutriments, comme filmé dans la vidéo suivante :
Mais les chercheurs de l’Institute for Stem Cell Biology and Regenerative Medicine ont toutefois annoncé avoir réussi à reproduire en laboratoire la substance, grâce à son séquençage. De là à imaginer une production à grande échelle de ce « super-lait », il n’y a qu’un pas… pas encore tout-à-fait franchi, puisqu’il reste encore aux chercheurs à déterminer si ce lait synthétisé en laboratoire ne serait pas toxique pour l’homme en cas de consommation en grande quantité.
Avis aux impatients, il vous faudra donc attendre encore quelques années avant de tremper vos céréales dans du lait de cafard… Mais d’ici là, n’oubliez pas qu’il est d’ores et déjà possible de mettre des insectes dans vos assiettes à Sydney !
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