Dans son discours prononcé aujourd’hui devant la Chambre de commerce de Vancouver, Pierre Gratton, président et chef de la direction de l’Association minière du Canada (AMC), a donné un aperçu du développement minier survenu pendant la dernière décennie au pays et expliqué les principales mesures à prendre pour que le Canada demeure un chef de file mondial du secteur des mines.
« Le Canada a tiré d’immenses bénéfices de la hausse des prix des produits de base au cours de la dernière décennie, comme en témoignent l’augmentation de 25 % du nombre de nouvelles mines, la croissance de l’emploi et l’accroissement des recettes publiques. Le Canada a la possibilité de poursuivre le développement responsable de son industrie minière, et il en va de même pour les emplois, les affaires et les investissements communautaires qui l’accompagnent, soutient M. Gratton. Les gouvernements et les citoyens ont tous un rôle à jouer dans la décision de saisir ces occasions ou, au contraire, de laisser d’autres pays prendre la position de tête. »
Dans son discours, il s’est référé à quelques indicateurs démontrant que l’exploitation minière a contribué à la prospérité du Canada au cours de la dernière décennie, mais aussi que le pays a perdu du terrain. Après avoir été pendant huit ans la destination de choix pour les dépenses d’exploration mondiale, le Canada a chuté au deuxième rang l’an dernier, derrière l’Australie. De façon similaire, le dernier sondage annuel de l’Institut Fraser indique que certains territoires miniers canadiens, habituellement considérés comme des destinations principales, font moins bonne figure. Par exemple, le Québec a chuté en 21e position en 2013 après avoir occupé le premier rang de 2007 à 2009. Au chapitre de la production minérale, le Canada se classait parmi les cinq premiers producteurs de 14 minéraux et métaux importants en 2007. Aujourd’hui, il se classe parmi les cinq premiers producteurs de seulement 10 minéraux et métaux importants.
M.Gratton: Il est devenu coûteux de construire de nouvelles mines au Canada
M. Gratton explique ce déclin en soulignant que le secteur minier du Canada évolue dans un environnement beaucoup plus concurrentiel à l’échelle internationale. En raison de certains facteurs fondamentaux, il est devenu coûteux de construire de nouvelles mines au Canada. La hausse des coûts d’exploitation et de l’énergie, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, l’absence d’infrastructures essentielles pour construire de nouvelles mines dans des régions de plus en plus éloignées et nordiques, les coûts de transport élevés pour mettre les produits sur le marché ainsi que la complexité et la lenteur des processus réglementaires font partie de ces facteurs.
M. Gratton a aussi balayé du revers de la main un récent commentaire selon lequel la réputation de pays riche en ressources du Canada risque d’être ébranlée à cause des nouvelles demandes obligeant l’industrie à obtenir un « permis social » ou des récentes décisions sur les titres et les droits autochtones.
« Nous avons conclu plus de 260 ententes avec des collectivités autochtones dans l’ensemble du pays, et les projets qui ont échoué en raison d’un manque de soutien de la collectivité ont été très rares, explique-t-il. Bien que cela représente un risque commercial, je ne considère pas l’acceptation sociale comme un obstacle important au développement de nouvelles mines au Canada parce qu’en général, nos pratiques satisfont aux nouvelles exigences du public ou les surpassent. »
Il a également discuté du déversement de résidus à la mine du mont Polley et des efforts que l’industrie doit déployer pour rassurer les Canadiens, et plus précisément les Britanno-Colombiens, au sujet de son engagement envers la sécurité et la protection environnementale.
M. Gratton nous a rappelé que plus de 200 mines sont exploitées tous les jours au pays sans incident, mais concède qu’une telle défaillance est inadmissible. « L’industrie minière canadienne – particulièrement l’AMC et ses membres – a passé la majeure partie des vingt dernières années à améliorer les pratiques dans ce domaine afin d’éviter les brèches dans les bassins de résidus. Même si nous en ignorons toujours la cause, l’AMC et ses membres sont bien déterminés à tirer des leçons de cet événement. Nous nous attendons à la mise en place d’une réglementation et d’une supervision efficaces, parallèlement à l’adoption de solides pratiques de conception, d’exploitation et de maintenance », conclut M. Gratton.
À propos de l’AMC
L’Association minière du Canada est l’organisme national qui représente l’industrie minière canadienne. Ses membres, qui sont responsables de la majeure partie de la production canadienne de métaux de base et précieux, d’uranium, de diamants, de charbon métallurgique, de pétrole extrait des sables bitumineux et de minéraux industriels, sont présents dans les secteurs de l’exploration minérale, de l’exploitation minière, de la fonte, de l’affinage et de la fabrication de produits semi-finis. Visitez le site www.mining.ca.
SOURCE Association minière du Canada (AMC)
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