Ce weekend, des dizaines de manifestations ont eu lieu à travers l’Australie pour réaffirmer le droit à l’avortement dans le pays. Des milliers de manifestants souhaitaient en effet réaffirmer leur soutien à ce droit, en réaction à la décision de la Cour suprême américaine de l’annuler au niveau fédéral.
Les États-Unis rejoignent donc l’Australie dans la liste des pays où les lois sur l’avortement ne sont pas décidées au niveau fédéral. Comme aux États-Unis, la constitution ne mentionne pas ce droit, et il est du ressort de chaque État de légiférer sur l’IVG (interruption volontaire de grossesse).
Cela a donné lieu à de vraies différences entre les États et Territoires du pays. Ainsi le premier État à légiférer fut l’Australie-Occidentale en 1998. Le dernier fut l’Australie-Méridionale, où l’avortement sur demande est devenu légal le 1er janvier 2021.
La légalisation de l’avortement a commencé en 1969, lorsque la Cour Suprême du Victoria a considéré que la procédure devait être légale en cas de danger pour la santé de la femme enceinte. D’autres juridictions comme le Queensland ou la Nouvelle-Galles du Sud ont rapidement adopté une position similaire. Cependant, l’avortement sur demande de la femme concernée est un droit plus récent. Entré en vigueur entre 1998 et 2021 selon les États et Territoires.
Aujourd’hui, tous les États du pays garantisse la légalité de la procédure. Cette dernière est possible jusqu’à 16 semaines de grossesse en Tasmanie. Dans le Territoire de la capitale australienne (Canberra), l’avortement est légal jusqu’au terme. Les autres États autorisent l’avortement entre 20 et 24 semaines. Au-delà de ces limites, il reste possible de recourir à une IVG, avec l’accord de deux docteurs. En Australie-Occidentale, les parents des mineurs de moins de 16 ans doivent être notifié si leur fille recourt à une IVG.
Par ailleurs, l’accès à l’IVG se complique dans les zones rurales où les délais sont généralement plus longs que dans les capitales d’État. Les femmes doivent donc parfois voyager vers les capitales pour trouver un docteur disponible dans les délais.
Concernant son financement, même si l’avortement n’est pas garanti au niveau fédéral, la procédure est partiellement financée par le Commonwealth. Les coûts restants peuvent cependant se révéler importants en l’absence d’assurance adaptée et dépasser les 400 dollars. En Australie-Méridionale et dans le Territoire du Nord, la procédure est pleinement prise en charge financièrement.
A titre de comparaison, l’avortement est légal sur demande jusqu’à 14 semaines de grossesse en France, 12 semaines en Belgique et en Allemagne et 23-24 semaines en Californie.
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