Une version radicalement différente de l’histoire australienne enseignée dans les écoles, a été dévoilée par un historien. Cette révélation change fondamentalement les valeurs et l’image du pays.
L’historien aborigène Bruce Pascoe a grandi comme tout Australien avec les histoires de massacres, de séparation des familles aborigènes et de racisme institutionnel. Mais jamais il n’avait entendu parler d’une société aborigène organisée et dotée d’un incroyable système de production agricole. Interviewé par les journalistes de news.com, M. Pascoe explique que c’est en faisant des recherches sur sa famille, qu’il a découvert ce secret, caché depuis de si longues années.
En effet, les écoliers australiennes apprennent que lorsque les Européens débarquèrent sur le sol de ce qui deviendra l’Australie, les peuples autochtones qu’ils ont rencontrés n’étaient alors qu’un groupe disparate de tribus nomades.
Cependant, en feuilletant les journaux de bord des premiers colons blancs, Bruce Pascoe a découvert que ces Européens avaient un point de vue totalement différent de ce qu’enseignent les manuels d’histoire.
Après des années d’étude, l’historien a découvert dans ces écrits que les Aborigènes construisaient des villages, des parcs, des barrages et des puits, qu’ils avaient des champs labourés et irrigués et un système de stockage des aliments. Il explique dans son livre « Dark Emu », que les Aborigènes étaient même la première civilisation sur Terre à utiliser la cuisson au four, puisque des preuves archéologiques datant d’il y a 30 000 prouvent que ces peuples autochtones ont devancé les anciens peuples égyptiens de plus de 15 000 ans.
Une histoire cachée
Pour Bruce Pascoe, les responsables australiens ont délibérément évité le sujet durant une centaine d’années, provoquant, selon l’historien, « des effets catastrophiques ». « Cette version de l’histoire a été volontairement laissée de côté », raconte-t-il. » L’idée fausse selon laquelle les Aborigènes étaient des chasseurs-cueilleurs a été institutionnalisée et nous souffrons tous de cet état de faits aujourd’hui – pas seulement la population aborigène, mais tout le pays. »
L’historien continue en expliquant qu’une grande partie de cette complexe civilisation a été éradiquée dans les années 1860, alors que la terre était détruite pas les Européens, les bâtiments incendiés et les habitants tués à la guerre, par les maladies ou assassinés. Après avoir détruit cette société, Bruce Pascoe pense qu’il était devenu pratique pour les colons de perpétuer le mythe selon lequel les indigènes étaient incapables de vivre dans une société organisée et sophistiquée, et ainsi légitimer leurs actions et leur présence sur ce nouveau territoire.
S’inspirer des Aborigènes pour faire face aux défis de demain
Les journaux de bord de ces premiers colons européens décrivent la manière dont les autochtones arrivaient à produire des excédents de céréales, à les stocker, et la façon dont ils utilisaient des systèmes ingénieux pour préserver le sol, l’eau, la faune et la flore. M. Pascoe explique qu’à l’époque, l’Australie était une terre beaucoup plus fertile, et que la vaste région du pays, considérée aujourd’hui comme un désert inhospitalier, avait été gérée avec soin pendant des années par les populations locales.
Pour l’historien aborigène, il faut s’inspirer de ces savoir-faire pour faire face aux défis qui menacent le monde actuel. « Si nous voulons survivre au changement climatique, nous devons avoir une meilleure connaissance de notre terre et de notre environnement. Nous devons apprendre à conserver l’eau, à préserver le sol, et nous pouvons tirer ces enseignements du passé des peuples aborigènes qui ont vécu ici durant des centaines d’années en maintenant un système agricole et une économie viables. »
Source : www.news.com.au
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