D’après des prévisions démographiques, l’Australie devrait voir au mois d’août sa population dépasser la barre des 25 millions d’habitants. Le 25 millionième habitant devrait être une femme originaire de Chine, arrivée en Australie avec un visa étudiant.
Le vendredi 8 août, à 4h du matin, la population australienne devrait atteindre le nombre rond de 25 millions d’habitants, selon les prévisions du démographe Mark McCrindle. Alors qu’il aura fallu 4 années et demie au cours du 20ème siècle pour voir la population croître d’un million d’habitants, le dernier million aura été atteint en deux fois moins de temps. En prenant en compte les naissances, les décès et le nombre net de migrations, l’Australie recense un nouvel habitant toutes les 83 secondes. Selon les prévisions de M. McCrindle, à cette vitesse-là la population australienne devrait atteindre les 36 millions d’habitants en 2046.
D’après l’Australian Bureau of Statistics (ABS), entre janvier 2017 et juin 2017, le nombre d’habitants a en effet augmenté de 1,6%. Ce taux de croissance démographique a nettement augmenté en 2007 avec un pic à 2,1% en 2009 après la crise financière mondiale, où l’économie australienne s’est mieux comportée par rapport à de nombreux autres pays. Depuis, la croissance annuelle de la population oscille entre 1,4 et 1,8%. En comparaison avec celle d’autres pays de l’OCDE, le taux de croissance démographique de l’Australie est parmi les plus élevés de l’OCDE (5e), et dépasse également celui de la Chine. L’Australie fait par exemple mieux que le Royaume-Uni (0,7%) ou le Canada (1,2%).
Toujours d’après les recherches du démographe McCrindle, même s’il est impossible de faire des prévisions futuristes justes, le 25 millionième habitant à être recensé devrait une femme, âgée d’environ 26 ans, originaire de Chine et venant en Australie avec un visa étudiant pour des études de commerce ou de management. De plus, elle devrait habiter la banlieue ouest de Sydney.
L’immigration est en effet la raison principale de l’augmentation de la population australienne. Malgré les chiffres publiés vendredi dernier par le Ministre de l’immigration indiquant que le taux de migration permanente vers l’Australie a chuté de 10% en 2017-2018, l’ABS confirme que l’immigration compterait pour 63% du total de l’accroissement du nombre d’habitants en Australie. L’accroissement naturel a, lui, contribué à hauteur de 145 000 habitants supplémentaires avec 306 500 naissances et 161 000 décès.
Les visas étudiants occuperaient une part importante de ces 63%, avec des demandes croissantes venant de la Chine, de l’Inde, du Brésil et du Népal. Mark McCrindle rappelle d’ailleurs que l’éducation est la troisième industrie d’exportation la plus importante, après le charbon et le minerai de fer, rapportant 31 milliards de dollars à l’économie australienne. « Cela sert aux financements publics des hôpitaux, à la construction de routes et d’infrastructures dont nous avons besoin. La migration nette venant de l’étranger contribue donc à l’économie australienne », conclut-t-il.
Instaurer une politique de croissance démographique
Alors que le nombre d’habitants à Sydney (+100 000) et à Melbourne (+125 000) a augmenté de façon record l’année dernière, la question de la gestion de cet accroissement de la population australienne devient une question centrale pour l’Australie. Deux habitants sur cinq vivraient actuellement dans l’une de ces grandes villes de la côte est. Selon le démographe, le pays a besoin de rééquilibrer sa population sur son territoire. « Nous constatons une croissance explosive dans certaines villes, et une baisse de la population dans d’autres villes établies. Puis, nous avons aussi une ville comme Darwin qui bouge de bas en haut en fonction de l’évolution de l’économie. » M. McCrindle prône donc la décentralisation pour un développement soutenable et général.
De son côté, Laurence Troy, chercheur à UNSW City Futures Research Centre, appelle le gouvernement à établir une politique de croissance démographique. En effet, accroître la densité en construisant des tours et en ouvrant de nouveaux espaces d’habitation autour de Sydney et Melbourne provoque des conséquences environnementales. « Les villes congestionnées sont des villes polluées », explique-t-il. « Mais en même temps, si vous continuez à pousser vers l’extérieur, de nouveaux problèmes apparaissent comme celui des transports publics. »
Sources : www.smh.com.au, www.dailymail.co.uk, theconversation.com
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