Ce dimanche, l’Australie a dévoilé son projet d’imposer une norme d’efficacité énergétique, reflet de politiques déjà bien installées dans d’autres pays développés, dans le but de faire disparaître les véhicules énergivores des routes australiennes.
Chris Bowen, Ministre du changement climatique et de l’énergie, a affirmé qu’une « nouvelle norme d’efficacité énergétique en matière de véhicules » serait d’application d’ici 2025, après des décennies d’atermoiements et de débats à ce sujet.
La norme concernera uniquement les nouveaux véhicules, qui devront correspondre à de nouveaux critères d’émissions de CO2 afin de faire baisser la moyenne australienne.
« Cela fait cinquante ans que les États-Unis ont mis en place une telle politique », explique Bowen. « L’Australie est, avec la Russie, l’une des dernières économies développées à ne pas encore avoir mis en place de normes énergétiques. »
Actuellement, l’Australie n’impose aucune norme d’efficacité énergétique aux nouveaux véhicules.
Dans une étude menée en 2022, The Australia Institute a relevé que l’absence de norme en matière d’efficacité énergétique coûtait au pays des milliards de dollars en carburant et a conclu que les véhicules australiens étaient 30 % plus polluants que leurs homologues américains.
Les écologistes ont pointé du doigt un gouvernement climatosceptique, le lobbying de l’industrie pétrolière et les concessionnaires pour avoir empêché les réformes de voir le jour à maintes reprises.
Ils espèrent que les nouvelles normes rendront les véhicules thermiques plus efficaces sur le plan énergétique et donneront un coup d’accélérateur aux ventes plutôt timides de véhicules électriques.
Selon les données de l’Agence internationale de l’énergie, 33 000 véhicules électriques ont été vendus en Australie en 2022. Aux Pays-Bas, pays qui compte huit millions d’habitants de moins que l’Australie, les ventes de véhicules électriques s’élevaient à 73 000 en 2022.
L’Australie compte également un nombre dérisoire de bornes de recharge en comparaison aux États-Unis ou à l’Europe.
Les détracteurs du projet de norme affirment qu’il constitue une menace à tout un mode de vie dans l’outback australien, étant donné qu’il rend plus difficile l’achat de grands 4×4 ou de pickups, essentiels pour travailler dans les fermes.
L’Australie est l’un des plus grands producteurs et exportateurs de gaz et de charbon, deux combustibles fossiles clés fortement pointés du doigt dans un contexte de crise climatique.
L’actuel gouvernement de centre-gauche s’est engagé à réduire les émissions de carbone de 43 % avant 2030, par rapport aux niveaux de 2005.
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