L’Australie a nommé lundi un coordinateur chargé de la lutte antiterroriste au moment où elle s’apprête à adopter une nouvelle législation visant à déchoir de leur nationalité australienne les binationaux soupçonnés de promouvoir le terrorisme.
A l’instar de nombreux pays, l’Australie est menacée de l’intérieur par des extrémistes nés sur son sol et qui sont soupçonnés de projeter des attentats terroristes. Elle a annoncé avoir déjoué ces derniers temps plusieurs complots inspirés par le groupe extrémiste sunnite Etat islamique (EI).
Dans le cadre d’un programme doté de milliards de dollars australiens pour faire face au problème posé par les Australiens qui se radicalisent et/ou sont de retour d’Irak ou de Syrie, Greg Moriarty, ancien ambassadeur en Indonésie et en Iran, a été désigné coordinateur de la lutte antiterrorisme.
« Nous avons un certain nombre d’agences chargées de la sécurité, du renseignement et de faire appliquer la loi, et le rôle de Greg Moriarty sera de coordonner tous leurs efforts et d’en référer au Premier ministre », a expliqué la ministre des Affaires étrangères Julie Bishop à la radio nationale.
Greg Moriarty est également un ancien analyste des services de renseignement et un fin connaisseur de l’Islam et de l’islamisme.
Cette nomination survient alors que le gouvernement s’apprête à lever le voile sur une nouvelle législation visant à déchoir de leur nationalité les binationaux qui font la promotion, soutiennent ou ont partie liée d’une quelconque manière au terrorisme.
« Le Royaume-Uni l’a fait, le Canada et les Etats-Unis sont en train de l’envisager », a souligné Mme Bishop.
La presse s’est interrogée pour savoir si une telle mesure s’appliquerait aux Australiens de deuxième génération, titulaires d’un seul passeport et qui seraient alors contraints de prendre la nationalité d’origine de leurs parents.
« C’est une question importante, le retrait de la nationalité, nous ne ferons pas les choses à la légère », a ajouté Mme Bishop. « Le nombre d’Australiens qui cherchent à se rendre à l’étranger pour combattre ne baisse pas, alors nous devons faire tout ce que nous pouvons pour rester en sécurité », a-t-elle ajouté.
L’Australie a relevé en septembre 2014 son niveau d’alerte contre le terrorisme. Plus de 100 Australiens sont partis rejoindre les rangs des jihadistes en Irak et en Syrie.
Discussion à ce sujet post