Le projet « So France-So Good » célèbre les liens culinaires entre la France et l’Australie, en promouvant la gastronomie et la culture françaises. Le festival culinaire français revient cette année du 17 juin au 2 juillet 2025. Lors d’un récent entretien avec S.E. M. Pierre-André Imbert, Ambassadeur de France en Australie, nous avons exploré cette initiative savoureuse et discuté des traditions et produits français qui trouvent un écho auprès des Australiens.
Monsieur l’Ambassadeur, pourriez-vous nous expliquer brièvement en quoi consiste So France – So Good ?
So France – So Good est une initiative que j’ai lancée pour célébrer et promouvoir l’excellence, la diversité et la créativité de la gastronomie française en Australie. Elle rassemble tous les professionnels et gourmands passionnés. Il n’est pas nécessaire d’être chef cuisinier ou propriétaire d’une boulangerie pour participer au projet : nous voulons toucher tous ceux qui ont une passion pour la nourriture.
Notre objectif est de mettre en valeur toutes les dimensions de la gastronomie française, des traditions intemporelles aux nouvelles tendances culinaires audacieuses. Les recettes que nous avons commencé à partager sur le site web reflètent cet esprit d’ouverture et d’accessibilité : des plats français simples et emblématiques que tout le monde peut réaliser chez soi. Parce qu’en fin de compte, la cuisine française n’est pas seulement une question de sophistication ; c’est une question de partage. Partager des repas, des plaisirs, des histoires. C’est l’essence même de notre culture culinaire et c’est la raison d’être de So France – So Good.
Pourquoi avoir choisi de lancer cette initiative en Australie ?
La cuisine française jouit déjà d’une grande réputation en Australie, et le succès de précédents événements comme Goût de France a montré qu’il y avait un réel appétit pour ce type d’échanges culturels et culinaires. Mais plus encore, l’Australie compte depuis longtemps des chefs exceptionnels qui portent le flambeau de la gastronomie française. Des personnalités comme Philippe Mouchel, Guillaume Brahimi, Gabriel Gaté, Jacques Reymond, Clément Chauvin ou Christophe Grégoire ont contribué à façonner la manière dont la cuisine française est vécue ici, avec authenticité et créativité.
Nous voyons également une nouvelle génération de pâtissiers tels que Pierrick Boyer ou Quentin Zerr qui continuent à réinventer la tradition pâtissière française avec un talent remarquable. Enfin, de nombreux chefs et restaurateurs australiens – comme Scott Pickett, Alex McIntosh, Kate Reid, Annie Smithers ou Dan Arnold – s’inspirent des techniques et de la philosophie françaises, en les associant à des produits locaux et à leur propre vision.
Il était donc naturel de lancer cette initiative en Australie : c’est un pays où la gastronomie française vit, évolue et suscite le dialogue – à la fois dans les cuisines et autour de la table.
À qui s’adresse le site web So France – So Good ? Et comment les professionnels peuvent-ils s’impliquer ?
Le site est ouvert à tous : chefs, restaurateurs, boulangers, producteurs, sommeliers, importateurs, étudiants et amateurs de cuisine. Nous invitons les professionnels à rejoindre la plateforme, à partager leur expertise et à entrer en contact avec d’autres. Nous promouvrons activement leurs initiatives, et nous encourageons tout le monde à visiter le site, à s’inscrire, et à nous aider à développer cette communauté dynamique dédiée à la culture culinaire française en Australie.
Comment les Australiens voient-ils la cuisine française ?
Pour les Australiens, la cuisine française est bien plus qu’une simple nourriture – c’est une porte d’entrée vers tout un art de vivre. Il existe une réelle curiosité pour le plaisir de bien manger, pour le temps passé autour de la table et pour les conversations qui accompagnent un bon repas. La cuisine française évoque non seulement des saveurs, mais aussi des paysages, des traditions, et cette joie de partager.
On le voit lors du Tour de France, qui est incroyablement populaire en Australie : les gens ne suivent pas seulement la course, ils suivent les régions, les villages, les plats. Chaque étape est une fête pour les yeux et le palais. Cela nous rappelle que la gastronomie française est profondément enracinée dans le lieu, dans la culture et dans le lien – et cela résonne fortement ici.
Y a-t-il des produits ou des traditions françaises qui attirent particulièrement les Australiens ?
Absolument ! Les pâtisseries, en particulier les croissants et les macarons, ont toujours du succès. Les fromages et les vins français ont un public fidèle, bien sûr. Mais ce qui est vraiment encourageant, c’est l’intérêt pour les techniques artisanales : vins naturels, pains au levain, méthodes traditionnelles. Ce sont des piliers de notre patrimoine culinaire et ils s’adressent directement au peuple australien car ils reflètent des engagements communs en matière de qualité, d’authenticité et de créativité.
Mais ce qui est particulièrement passionnant, c’est la façon dont, ici en Australie, la cuisine française ne se contente pas d’être reproduite, elle évolue. Elle s’appuie sur les produits locaux, intègre diverses influences culinaires et acquiert une nouvelle vitalité. À bien des égards, l’Australie est un lieu où la gastronomie française se réinvente – en restant fidèle à son essence tout en adoptant de nouvelles saveurs, techniques et inspirations. C’est un échange merveilleux qui enrichit nos deux cultures.
Avez-vous assisté à des événements gastronomiques français mémorables ici ?
Absolument – où que nous allions, quel que soit le format, la cuisine française est toujours présente. Il peut s’agir d’un dîner sophistiqué, d’un buffet familial décontracté ou d’un cocktail chic accompagné de petits fours, mais elle est toujours présente. La cuisine française est un langage à part entière : elle parle de partage, d’identité, de créativité. Que l’on soit dans une ville de province ou dans la capitale, la cuisine permet de tisser des liens, de créer des souvenirs, de jeter des ponts. C’est l’un des moyens les plus puissants et les plus agréables de mettre en valeur la culture française.
Et personnellement, quel est votre plat français préféré ?
Pour moi, ce sont des souvenirs d’enfance. Le rôti de bœuf en pâte de ma mère, la ratatouille et la jardinière de légumes de ma grand-mère – des plats que je l’aidais à préparer quand j’étais enfant. Puis les paupiettes de veau à la tomate et aux pruneaux, les choux à la crème, le gâteau de semoule aux raisins. Nous avons tous notre propre madeleine de Proust, et celle-ci est la mienne.
Y a-t-il un plat que vous aimez manger à l’étranger ?
Oui, la ratatouille. C’est simple, plein de saveurs, et ça apporte un peu de soleil de Provence où que l’on soit. De plus, elle s’adapte parfaitement aux légumes locaux, ce qui est idéal lorsque l’on vit à l’étranger et que l’on découvre constamment de nouveaux produits.
Si vous pouviez faire découvrir un seul produit français aux Australiens, quel serait-il et pourquoi ?
Je ne pense pas qu’il faille en choisir un seul ! Les Australiens méritent d’avoir accès à toute la gamme des produits français – il y a tellement de choses à découvrir, à cuisiner et à apprécier.
Si je devais en choisir un seul, je dirais le jambon de Bayonne, la rosette de Lyon et bien sûr le fromage – mais pas un seul fromage ! Je voudrais faire découvrir aux Australiens l’incroyable diversité des fromages français. Nous en avons environ 1 200 dans nos régions, chacun ayant sa propre histoire, sa propre texture et sa propre saveur. Ce n’est pas seulement de la nourriture, c’est toute une expérience culturelle, un goût de nos terroirs et de notre art de vivre. J’aimerais partager cette richesse ici et l’équipe française y travaille d’arrache-pied.
Plus d’info et inscription: So France – So Good
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