David et Wendy rêvaient à tout prix d’avoir un enfant. Mais ils n’étaient pas prêts de l’accepter avec un handicap
Pattaramon Chanbua est une thailandaise, originaire de la province de Chonburi, au sud de Bangkok. Mais le sort de la jeune femme a interpellé l’Australie pourtant distante de quelques milliers de kilomètres de la Thailande.
En échange de l’équivalent de 11000 euros, Pattaramon avait accepté de porter le futur enfant d’un couple australien. Et en décembre 2013, des jumeaux sont nés.
Le couple est venu chercher la petite fille mais a laissé le fils à sa mère biologique. La raison ? Celui-ci était atteint de trisomie 21 et d’un grave problème cardiaque. Pas question que le couple “aussie” s’accapare d’un tel fardeau.
Cette histoire aurait pu tomber dans l’oubli si le journal thaïlandais Thairath n’avait pas publié un article au début du mois d’août. Les réactions ont rapidement fleuri, surtout du côté australien. Le ministre de l’immigration, Scott Morrison, a ainsi évoqué “une histoire à briser le Coeur, touchant au sens de la responsabilité morale de chacun”. « Je peux comprendre le désir et l’angoisse de ceux qui veulent être parents, mais l’affaire pose aussi de graves questions, lesquelles doivent être traitées avec la plus grande prudence. », a-t-il declaré lors d’une interview accordée à la télévision australienne.
Les médias se sont aussi emparés de l’affaire. Selon Fairfax, un agent, qui avait mis en relation le couple et la mère porteuse, avait conseillé à cette dernière d’avorter lorsqu’il fut établi que le garçon qu’elle allait metre au monde était atteint de trisomie 21. Mais Pattaramon qui est d’obédience bouddhiste avait refusé de le faire en raison de ses convictions religieuses.
Les parents sortent de l’ombre
Le couple australien est d’abord resté anonyme avant que son identité ne soit finalement révélée.David Farnell et Wendy Farnell se sont ensuite expliqués devant les médias, le père biologique coupant court aux rumeurs d’abandon de l’enfant.
«Nous ne l’avons jamais abandonné, nous n’avons jamais dit à la mère porteuse d’avorter», a assuré le David Farnell, tout en reconnaissant que cette idée leur avait traversé l’esprit. «Parce qu’il est handicapé et que c’est triste. Et que ce serait difficile, pas impossible, mais difficile», a ajouté le père biologique. Ce dernier a aussi admis que le couple n’avait pas pris des nouvelles du petit garçon depuis son départ de Thaïlande.
Depuis lors, l’état de santé de Gammy a évolué. Des spécialistes de Bangkok ont depuis déclaré que tout danger cardiaque était écarté pour Gammy, à présent âgé de sept mois, Selon l’organisation caritative australienne, Hands Across The Water, le bébé est sorti de l’hôpital où il était traité pour une infection pulmonaire et vit à Bangkok avec sa famille.
«Nous nous sommes efforcés (en Australie) de nous assurer que Pipah était en sécurité et que personne ne pouvait nous l’enlever», a affirmé David Farnell, soulignant que, née en Thaïlande, la petite fille n’avait pas encore légalement la nationalité australienne.«Lorsque nous serons sûrs à 100% qu’elle est en sécurité avec nous, nous pourrons aller (en Thaïlande) et tenter de récupérer notre fils», a-t-il poursuivi.
Canberra a demandé à la Thaïlande de mettre en place une période de transition avant d’interdire la gestation pour autrui à des fins commerciales afin de préserver les accords précédemment passés par des Australiens. La gestation pour autrui est autorisée pour un proche en Thaïlande, mais, selon Bangkok, les étrangers exploitent les failles de la législation.
Discussion à ce sujet post