Pour la quatrième fois en cinq ans, il semblerait que La Niña soit bientôt de retour en Australie. Mais alors, à quoi ce terme fait-il précisément référence ? Quels sont les impacts du phénomène sur les conditions météorologiques de l’Australie ? On vous l’explique.
La Niña, ce n’est pas la version espagnole d’une créature sous-marine comme le monstre du Loch Ness, qui rôde en Ecosse aux abords de son lac éponyme, ou le Mokele-Mbembe, supposé régner dans les rivières du Congo. Elle désigne, au contraire, une manifestation incontestablement réelle. Les alizés renforcés dans l’océan Pacifique Ouest sont responsables de son émergence. Ce phénomène est engendré par le déplacement des eaux les plus chaudes en surface vers le continent asiatique, favorisant simultanément la montée d’eaux plus froides en surface, une occurrence moins fréquente.
La Niña est donc à l’origine d’une augmentation du taux d’humidité en Australie, et a généralement une influence plus intense et plus longue que la phase sèche d’El Niño. En effet, depuis 1950, les années La Niña ont en moyenne entraîné une augmentation des précipitations de 23 %, tandis que les années El Niño n’ont entraîné qu’une baisse de 7 %, bien que le sud-est de l’Australie connaisse une période de sécheresse plus importante, de l’ordre de 15 %.
La disparité de leurs impacts s’explique en partie par la longévité de leur influence sur les régimes pluviométriques du pays. El Niño ne réduit les précipitations qu’en hiver et au printemps, tandis que le signal humide de La Niña se prolonge souvent de l’hiver au début de l’automne, en passant par le printemps et l’été.
Le scénario qui prévoit un retour imminent de La Niña est assez probable. Plus de 50 % des modèles anticipent son passage au cours de l’hiver prochain, et plus de 60 % au printemps, ce qui est bien supérieur à la moyenne climatologique de 25 % des années où l’on observe un état La Niña.
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