Le géant du tabac British American Tobacco (BAT), maison mère de Lucky Strike et Pall Mall, a annoncé jeudi que le durcissement de la législation sur le tabac en Australie et une hausse des taxes au Bangladesh pèseraient sur son résultat, engendrant une chute de son titre.
Malgré l’annonce, en parallèle, d’un retour aux bénéfices en 2024, ces perspectives ont fait chuter le cours de son action, qui dévisse de près de 10% à la Bourse de Londres.
« Nous prévoyons que des obstacles réglementaires et fiscaux importants au Bangladesh et en Australie auront un impact sur nos performances », a indiqué dans un communiqué le directeur général Tadeu Marroco.
Si le groupe dit « rester déterminé à revenir à son objectif à moyen terme de 3 à 5% » de croissance annuelle de son chiffre d’affaires (à taux de change constant), la progression ne sera que d’environ 1% cette année, prévient-il.
L’Australie mène depuis longtemps une politique volontariste d’éradication du tabagisme. En 2012, elle est devenue le premier pays à imposer le paquet de cigarettes « neutre », une politique copiée depuis par de nombreux pays. Elle entend encore durcir sa législation à partir du mois d’avril, pointe BAT.
Le Bangladesh a quant à lui mis en place « une augmentation substantielle » des droits sur le tabac et de la TVA, relève le groupe.
BAT a renoué avec les bénéfices en 2024, affichant un résultat positif de 3,1 milliards de livres (3,7 milliards d’euros), après une perte de 14 milliards de livres un an plus tôt.
Il avait été affecté en 2023 par une charge massive traduisant la dépréciation de certaines marques de cigarettes américaines, suite au rachat en 2017 de Reynolds American pour près de 50 milliards de dollars, avec ses marques Camel et Newport.
Le patron du groupe dit avoir depuis renforcé l’activité aux Etats-Unis grâce à « des investissements ciblés », malgré « un contexte macroéconomique difficile et une présence croissante de produits de vapotage à usage unique illicites ».
Le chiffre d’affaire de BAT a cependant reculé de 5% l’an dernier, à près de 26 milliards de livres, pénalisé par la vente de ses activités en Russie et en Biélorussie en septembre 2023.
Confronté depuis plusieurs années, comme l’ensemble du secteur, à la baisse des ventes de cigarettes, le groupe développe en parallèle ses « nouvelles catégories » de produits (cigarettes électroniques, tabac chauffé ou produits à base de nicotine par voie orale), dont le chiffre d’affaires a progressé de 2,5% l’an dernier et représente désormais 17,5% du total.
Discussion à ce sujet post