Le Premier ministre australien a déclaré mercredi que des négociations secrètes menées par des intermédiaires envoyés en mission aux États-Unis avaient contribué à forger l’accord qui a permis la libération du fondateur de Wikileaks Julian Assange.
Agé de 52 ans, le lanceur d’alerte est arrivé en avion à Canberra quelques heures plus tôt, après un accord avec la justice américaine qui a mis fin à une saga judiciaire de près de 14 ans, lui permettant d’être libéré.
Aux termes de cet accord, l’ancien informaticien accusé d’avoir rendu publics des centaines de milliers de documents confidentiels américains dans les années 2010, a plaidé coupable d’obtention et de divulgation d’informations sur la défense nationale, au cours d’une brève audience au tribunal fédéral américain de Saipan, dans les îles Mariannes du Nord.
M. Assange n’était plus poursuivi que pour le seul chef de « complot pour obtenir et divulguer des informations relevant de la défense nationale », pour lequel il a été condamné à une peine de 62 mois de prison, déjà couverte par cinq années de détention provisoire au Royaume-Uni. Il a ainsi pu être libéré.
Le ministère américain de la Justice, qui « n’est soumis à aucune influence politique », a dû prendre une « série de décisions » pour que l’accord puisse être conclu, a expliqué le Premier ministre australien Anthony Albanese lors d’une conférence de presse à Canberra.
« Tout un éventail de personnes » sont allées aux États-Unis pendant la négociation de l’accord, a dit le dirigeant aux journalistes.
« Je suis surpris que certaines choses n’aient pas été décelées par les personnes présentes dans cette salle – certaines visites », a lancé M. Albanese, suggérant aux journalistes de « consulter certains agendas et de voir qui s’est rendu aux États-Unis ces derniers mois ».
M. Albanese a affirmé avoir discuté « directement » avec les avocats de M. Assange au cours des négociations.
Le haut-commissaire australien auprès du Royaume-Uni, Stephen Smith, a aussi joué un rôle d’intermédiaire, en rendant visite à M. Assange à la prison de Belmarsh, a déclaré le Premier ministre.
« Négocier les détails de l’accord a pris un certain temps », a encore affirmé le dirigeant australien. « C’était la seule manière de parvenir à régler » la situation, a-t-il dit.
M. Albanese a dit n’avoir jamais rencontré le lanceur d’alerte mais avoir eu un « échange très chaleureux » avec lui après son arrivée à Canberra, pendant lequel M. Assange s’est montré « très élogieux des efforts du gouvernement australien » en vue d’obtenir sa libération.
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