Les Iles Salomon ont annoncé jeudi avoir signé avec Pékin un accord de sécurité, suscitant l’inquiétude de ses alliés occidentaux qui redoutent qu’il n’ouvre la voie à une présence militaire chinoise dans le Pacifique Sud.
« Les autorités des Iles Salomon et de la République populaire de Chine ont paraphé aujourd’hui les éléments d’un cadre de coopération bilatérale en matière de sécurité entre les deux pays », a indiqué dans un communiqué le bureau du Premier ministre salomonien.
Il doit désormais être signé par les ministres des Affaires étrangères des deux pays.
La semaine dernière, une version préliminaire de cet accord a fuité: y était mentionnée l’autorisation de déploiements sécuritaires et navals chinois dans cet archipel du Pacifique.
Cet accord prévoyait notamment la possibilité pour « des navires chinois de se rendre dans les Iles Salomon, pour y effectuer des réapprovisionnements logistiques et des escales avec l’aval » de l’archipel.
En vertu de ce pacte, la police armée chinoise pourra être déployée à la demande des Iles Salomon afin d’y assurer le maintien de l' »ordre social ».
Les « forces chinoises » seront également autorisées à protéger « la sécurité du personnel chinois » et « les principaux projet » de l’archipel.
Sans le consentement écrit de l’autre partie, ni l’une ni l’autre n’est autorisée à rendre publique les missions décidées dans le cadre de l’accord.
Le chef des opérations conjointes australiennes, le lieutenant-général Greg Bilton, a déclaré jeudi que ce pacte, qui n’a pas encore été signé, entraînerait un changement des interventions de son pays dans le Pacifique.
Les États-Unis et l’Australie s’inquiètent depuis longtemps de la possibilité pour la Chine de construire une base navale dans le Pacifique Sud, ce qui lui permettrait de projeter sa marine bien au-delà de ses frontières.
Toute présence militaire chinoise pourrait contraindre Canberra et Washington à modifier leur dispositif militaire dans la région.
De son côté, le Premier ministre des Iles Salomon avait affirmé mardi n’avoir « aucune intention (…) de demander à la Chine de construire une base militaire » dans l’archipel.
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