La chef de la diplomatie australienne Julie Bishop a salué samedi à Téhéran le soutien de l’Iran au gouvernement irakien dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI), en parallèle aux frappes aériennes de la coalition internationale.
L’Australie est engagée au sein de la coalition, formée par les Etats-Unis pour mener des frappes dans les zones où sévit l’EI en Syrie et en Irak, avec huit avions de combat et environ 500 militaires chargés de former l’armée irakienne.
L’Iran, qui n’est pas membre de cette coalition, a fourni une aide militaire au gouvernement et aux Kurdes irakiens pour contrer l’offensive lancée en juin 2014 par l’EI. Téhéran a également formé et entraîné des milices chiites qui participent à la contre-offensive aux côtés de l’armée irakienne.
« Avec les efforts de l’Iran et de la coalition pour soutenir l’Irak, nous avons la capacité de vaincre cette organisation terroriste », a affirmé Mme Bishop, lors d’une rare visite à Téhéran.
Elle est la première responsable australienne de ce niveau à effectuer une visite officielle en Iran depuis 12 ans. Elle doit également s’entretenir avec le président Hassan Rohani et Ali Akbar Velayati, conseiller pour les affaires international du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei.
« Nous avons eu des discussions détaillées sur nos rôles respectifs en Irak dans le soutien au gouvernement » du Premier ministre Haider al-Abadi, a-t-elle dit lors d’une conférence de presse avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif, estimant que les deux pays pouvaient « contribuer » à la lutte contre les jihadistes.
M. Zarif a souligné que « la lutte contre Daech (un acronyme en arabe de l’EI) doit être gérée entièrement par le gouvernement irakien », alors que M. Abadi a demandé jeudi que Téhéran respecte la souveraineté de l’Irak.
Bagdad a notamment fait part de son mécontentement après la diffusion sur les réseaux sociaux de photos du général iranien Ghassem Souleimani, chef de la Force Qods, chargée des opérations extérieures de l’armée d’élite des Gardiens de la révolution, aux côtés des combattants irakiens au début de la bataille de Tikrit en mars.
Le chef de la diplomatie iranienne a également souligné la nécessité de lutter contre les sources de recrutement des groupes jihadistes. Selon l’ONU, plus de 25.000 combattants étrangers sont engagés dans les conflits armés, principalement en Syrie, en Irak et de plus en plus en Libye.
« Il y a des citoyens australiens (en Irak et en Syrie) et il en va de l’intérêt de notre sécurité nationale de les empêcher de participer à ces conflits », a affirmé Mme Bishop.
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