Depuis leur rencontre sur instagram, il s’en est passé des choses ! Matt, 38 ans, a quitté son épouse, et annoncé à sa famille qu’il était gay. Thomas, 23 ans, a fait ses valises et quitté sa Belgique natale pour s’installer en Australie. Depuis juin, le jeune couple vit une histoire d’amour heureuse mais compliquée, dans une ambiance houleuse de débat général sur la légalisation du mariage homosexuel. Pour nous, ils abordent le sujet, sans stress ni tabou.
Sur l’homosexualité tout d’abord…
Thomas : « Cela fait partie de moi et j’ai toujours su que j’étais gay. Cependant, j’ai attendu d’avoir 18 ans pour l’annoncer à ma mère et mes grands-parents (je n’ai pas de père). Ma famille a plutôt bien accueilli la nouvelle, mais j’ai dû répondre à plein de questions classiques, quoique parfois trop curieuses sur ma sexualité. » Pour Matt, qui dit avoir toujours su qu’il était homosexuel, le coming out a eu lieu beaucoup plus tard. Il a fait l’annonce en février dernier à sa famille, un choc pour son épouse avec laquelle il est en train de divorcer. Depuis, heureusement, les choses se sont apaisées.
Sur l’acceptation de l’homosexualité dans leur pays respectif…
Pas de souci en Belgique selon Thomas. Ce n’est pas un sujet de polémique. Le mariage homosexuel y est d’ailleurs légal (depuis 2003) et hormis quelques quartiers « arriérés de Bruxelles », le pays est tolérant. Pour Matt, l’Australie est ouverte, surtout la jeune génération. En revanche, il s’étonne que le gouvernement s’empare de la question du mariage. « Ce n’est pas à l’Etat de choisir qui peut se marier ou pas. C’est une question personnelle et symbolique, la loi n’a rien à voir avec ça. » Thomas rajoute que le couple homosexuel est déjà reconnu en partie puisqu’il existe un « partner visa » ouvert à tous sans distinction de sexe. Curieux paradoxe en effet.
Le vote postal sur le SSM (same sex marriage)…
« Une mauvaise idée » d’après Matt qui considère qu’il ne fonctionnera pas. Il prédit que le non va l’emporter et que, même si le oui gagnait, la loi ne passerait pas au parlement de toute façon. Cela étant, il votera pour et ses proches aussi. Est-ce qu’il milite dans une association ? « Non, je suis assez discret. D’ailleurs, ce n’est pas un sujet que j’aborde au travail par exemple. » Le couple s’informe des positions des uns et des autres (hommes politiques, personnalités ou associations) sur les réseaux sociaux, mais pas plus que ça. La campagne, ils ne sont pas dedans. Thomas se rappelle néanmoins qu’il avait suivi avec intérêt la campagne française de 2013. Il avait été surpris par la virulence de ses opposants.
Le mariage pour vous-même…
« Si la loi passe, ce sera une bonne nouvelle, reconnaît Matt, cela voudra dire que nous sommes enfin égaux. » Il ne fera pas la fête pour autant, mais il sera heureux. « On va se marier » déclare Thomas. Et si ce n’est pas possible en Australie, le couple se passera la bague au doigt en Belgique. « Je n’y pensais pas avant de rencontrer Matt, mais j’ai changé d’avis. » En revanche, la question des enfants n’est pas d’actualité. Cela fait longtemps que Thomas a prévenu sa famille qu’il n’en aurait pas. Quant à Matt, il a déjà deux grandes adolescentes de 15 et 16 ans, la paternité, il a déjà donné. Thomas s’entend d’ailleurs bien avec ses belles-filles. « Nous formons une famille recomposée, ça me suffit » conclut-il.
Rappel du contexte : le gouvernement de Malcom Turnbull a décidé de lancer une consultation par vote postal sur la légalisation du mariage homosexuel en Australia. Cette méthode, coûteuse et non-contraignante, aura surtout valeur de sondage grandeur nature. Les Australiens auront jusqu’au 7 novembre 2017 pour se prononcer, mais quelle que soit leur réponse, elle n’affranchira pas le parlement de voter sur le sujet. |
>>> Suivez-nous sur Facebook
>>> Abonnez-vous gratuitement à la newsletter du Courrier Australien
———————————————-
Discussion à ce sujet post