C’est un peu par accident que Harley Windsor a découvert le patinage artistique à l’âge de huit ans, mais depuis, celui qui sera à Pyeongchang le premier aborigène d’Australie à participer aux jeux Olympiques d’hiver n’a plus jamais regardé en arrière.
Un jour en circulant dans la banlieue de Sydney, sa mère se trompe de chemin et le petit garçon se retrouve devant une enceinte assez peu commune dans ce pays aux températures torrides: une patinoire. « J’ai trouvé ça vraiment cool et ça m’a plu », raconte Windsor, aujourd’hui âgé de 21 ans, en marge du championnat des Quatre continents à Taïwan.
« Les premières années, je ne pensais pas forcément continuer. C’était plus pour mon plaisir », se souvient-il pour l’AFP. « C’est peut-être vers l’âge de 15 ans que j’ai commencé à me dire ‘j’aime vraiment ce sport. Je commence à être bon' ». A l’adolescence, une soudaine poussée de croissance conduit Windsor à s’orienter vers le patinage en couple, mais il reste un problème: la pénurie de patineuses dans le pays.
Couple sur la glace – et dans la vie
Désireux de conserver leur pépite, ses entraîneurs d’origine russe se lancent alors à la recherche d’une partenaire. C’est ainsi qu’ils traquent Ekaterina Alexandrovskaya, une patineuse basée à Moscou et délaissée par le système fédéral russe. Après une période d’essai, elle accepte de changer de nationalité et obtient la citoyenneté australienne.
La barrière de la langue n’est pas vraiment un problème pour le couple qui devient champion du monde junior en 2017 et décroche au passage sa qualification pour les JO de Pyeongchang. « Sur la glace, on pense surtout au boulot. On sait tous les deux ce qu’on doit faire et ne pas faire », déclare Windsor au sujet de son association avec Alexandrovskaya, 18 ans.
En dehors de la glace, « on a des hauts et des bas, comme n’importe quel couple », reconnait-il. Mais avec l’expérience, ils ont appris qu’une certaine distance pouvait être bénéfique à leur relation. « On est ensemble tout le temps, donc il ne faut pas qu’un problème sur la glace se poursuive en dehors et affecte tout le reste », explique celui qui se définit comme « l’intrus » de sa famille, ses six frères et sœurs préférant des sports plus traditionnels en Australie, comme l’équitation ou le foot.
« Grand honneur d’être le premier »
Le fait de passer la plupart de son temps l’année dernière à Moscou avec certains des meilleurs patineurs du monde a été bénéfique pour son évolution mais a également représenté un gros changement dans son mode de vie. « C’est super de côtoyer les meilleurs du monde », déclare-t-il. « Mais je passe environ les trois quarts de l’année à Moscou ou en déplacement et c’est difficile parce que j’ai l’habitude d’être tout le temps avec ma famille. C’est la chose la plus difficile à gérer. »
Ayant grandi dans une communauté indigène très soudée de Nouvelle-Galles du Sud, Windsor est très attaché à ses origines. Et il est conscient du poids que représente le fait d’être le premier aborigène d’Australie à participer aux JO d’hiver. « C’est un grand honneur d’être le premier », affirme-t-il. « C’est une grande partie de ma vie. »
Le duo qu’il forme avec Ekaterina Alexandrovskaya est le premier couple australien à évoluer au haut niveau depuis Stephen Carr et Danielle McGrath, qui avaient fait leurs débuts olympiques aux Jeux d’Albertville en 1992. En trois participations, leur meilleur résultat a été une onzième place.
Pour le moment, Windsor ne se met pas trop de pression, et se satisferait de terminer dans les 12 premiers. « Il faut être réaliste, on ne va pas (à Pyeongchang) pour gagner une médaille. On est encore super jeunes et on doit encore beaucoup progresser. »
Source : AFP
Photo : SBS
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