Ce mercredi, l’Equipe de France de rugby à XIII rechaussait les crampons et retouchait pour la première fois le ballon oval depuis son arrivée en Australie. L’occasion pour le Courrier Australien de poser quelques questions au sélectionneur Aurélien Coligni. Ce dernier se livre sur l’adaptation de l’équipe, ses forces, le gros match qui les attend face au Liban et la Coupe du monde.
LCA : Comment se sent l’équipe depuis son arrivée lundi matin ?
Aurélien Cologni : Un peu dure sur le décalage horaire. On avait dédié les deux premiers jours d’arrivée à la récupération pour essayer de rattraper ce décalage qui nous pèse un peu dans les jambes. On a joué la Jamaïque (victoire 35-12) et on est partis le lendemain, pas 24 heures après un match de préparation donc forcément… Donc on a dédié ces deux jours à la récupération, aux massages, à prendre nos marques aussi ici, on va monter en puissance petit à petit au niveau des entraînements. Là, c’est le premier entraînement aujourd’hui terrain. On travaille dans les détails, sur le contenu. On favorise plus la qualité que la quantité.
Premier entraînement terrain : quels ont été les exercices ?
On a analysé un petit peu les points des qualités offensives des joueurs du Liban – ce que certains joueurs maîtrisent le mieux pour créer des espaces et avoir des opportunités de marquer. Il faut qu’on soit très forts là-dessus. Il faut qu’on les identifie, qu’on les étudie très tôt dans la semaine pour que les joueurs en mangent à tous les entraînements et arrivent le jour du match avec quelque chose de programmé dans leur tête et qu’ils puissent réagir en conséquence.
Il va falloir se méfier du Liban qui pourrait être l’équipe surprise de cette Coupe du monde ?
Et pourquoi ce ne serait pas nous l’équipe surprise ? (rires) On sait que le Liban a des prétentions. Un grand coach les a rejoints, ils ont des joueurs de NRL, un état d’esprit très fier dans leur pays. On sait qu’en face de nous, c’est un gros morceau. Mais bon, nous aussi, on a des qualités et on arrive ici avec une équipe jeune, qui veut s’exprimer. Je ne parle plus des absents, c’est terminé, c’est derrière nous. On va jouer avec les qualités de notre équipe, ce qu’elle est capable de faire…
Quelles sont ces qualités, justement ?
C’est la vitesse, cette insouciance. Le fait de jouer un peu désinhibés aussi, c’est-à-dire qu’il y a des joueurs qui sont sous-pression par le jeu parce que c’est leur première sélection, et puis d’autres non. Donc, on a choisi d’aller vers un profil de joueur qui peut se servir de cette pression et de ce stress qui pourrait y avoir autour de l’événement. Et je pense que ça peut nous apporter beaucoup de fraîcheur sur le match.
L’Australie, l’Angleterre, le Liban. C’est un groupe très relevé, le «groupe de la mort». Qu’est-ce que cela vous évoque ?
Ce n’est pas un groupe qui nous fait peur. C’est un groupe qui est solide et qui va nous apporter beaucoup de choses en termes d’expérience. Je pense que les jeunes joueurs qu’on a choisis d’amener ici, c’est dans l’optique de les préparer à la Coupe du monde 2021. Donc, le fait de jouer deux équipes du top 3 mondial, ça va les préparer, pour pouvoir se jauger aussi, savoir où ils en sont. Il faut quand même savoir que dans ce groupe de 24, il n’y a pas un joueur qui a joué l’Australie. Donc, à partir de là, c’est déjà un premier problème qui montre des carences face aux oppositions que l’on rencontre. Mais ça va déjà nous servir pour la suite de la Coupe du monde, c’est le premier point ; et le deuxième, c’est en termes de jeu et au niveau de la condition physique. Où est-ce qu’on en est vis-à-vis d’eux ? Mais voilà, ces équipes du top 3… Peut-être que le groupe est dur, mentalement et physiquement, mais c’est une grosse source de leçons, d’apprentissage surtout pour les joueurs et le staff. Ça va nous permettre de nous construire pour la suite.
Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter ?
Et bien d’atteindre notre premier objectif : le quart de finale. Après, ce ne sera que du bonus. Je pense qu’il faut surtout être mesuré dans ses objectifs, se poser des objectifs qui sont réalisables. On connaît notre place, on sait où on est aujourd’hui en termes de classement. On a une réelle opportunité face à cette équipe du Liban. On sait que ça va être dur car ils se sont vraiment renforcés, et ce n’est jamais la même équipe qui évolue entre les deux compétitions. Ils se renforcent quand arrivent les Coupes du monde, par contre nous on reste toujours pareils. Mais voilà. On a cette chance que l’on doit saisir de la meilleure façon possible parce que, même si tout le monde nous donne perdants aujourd’hui – il faut être réaliste – on sait qu’on a une réelle chance de gagner. Ce qu’on a fait ce matin à la vidéo, je pense que c’est bien compris dans la tête des joueurs et essayer de les convaincre que le chemin par lequel nous voulons passer avec eux, c’est le bon pour gagner ce match et avancer pour l’avenir.
Propos recueillis par Joffrey Tridon
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