Après la prise de position de plusieurs politiques pour une interdiction des téléphones portables à l’école, plusieurs experts s’inquiètent.
Le ministre de l’Education au niveau fédéral s’est récemment exprimé en faveur de l’interdiction des téléphones portables en classe. « En classe, on est là pour apprendre. Pas pour être distrait dans nos apprentissages », a-t-il avancé. Tout en reconnaissant que la technologie mobile « avait sa place » comme outil pédagogique, il a déclaré qu’il « ne voyait aucune raison valable selon laquelle les élèves auraient besoin de leur téléphone personnel » à l’école.
Gladys Berejiklian, Premier de Nouvelle-Galles-du-Sud, a abondé dans son sens. « Je ne pense pas que les téléphones personnels aient leur place en classe » a-t-elle déclaré, ajoutant que « ce serait comme si, à notre époque, nous avions eu un lecteur de cassettes ou quelque chose comme ça sur nos tables en classe. »
Un avis critiqué par les experts
Mais selon le Dr Joanne Orlando, de l’Université de Western Sydney, cette opinion est erronée. « Dire des choses pareilles nous ramène des années en arrière, effaçant tout le travail qui a été réalisé dans le domaine de l’éducation. La technologie offre tant de possibilités d’enrichir la pédagogie. »
A ce jour, il revient à chaque établissement scolaire de définir les modalités d’accès au téléphone personnel pendant la classe… ou d’en interdire l’usage. Dans certaines écoles, les élèves donnent leur téléphone en arrivant le matin et le récupèrent à la fin de la journée, tandis que d’autres sont plus tolérantes. Par ailleurs, beaucoup d’établissements pratiquent la politique du BYOD (Bring Your Own Device : amenez votre appareil personnel). Dans ce cas, le téléphone portable est utilisé de différentes manières : pour faire des recherches, pour prendre des photos de travaux ou de devoirs.
Selon le président du conseil des écoles secondaires de Nouvelle-Galles-du-Sud, Chris Presland, retirer les téléphones « ne présente pas un bénéfice sur le plan éducationnel ». « On essaye actuellement de renforcer l’éducation dans les domaines de la science, la technologie, l’engineering et les mathématiques (STEM en anglais). Il est plutôt bizarre de parler en même temps d’interdire la forme la plus évidente de technologie dont nous disposons ».
Il reconnaît qu’il y a un problème avec le « cyber-harcèlement » via les smartphones, mais selon lui, le fait d’interdire ces téléphones « réduit la possibilité de les utiliser de manière positive. »
Le Dr Orlando est du même avis : « On ne peut pas laisser la peur contrôler tout ce qu’on fait en classe. C’est le rôle du personnel enseignant et de toute la communauté scolaire de réfléchir à la manière d’éduquer les élèves à la cyber-sécurité. Et de trouver un équilibre entre un usage sans danger de la technologie, mais d’une manière qui enrichit les apprentissages. »
En France aussi, le débat fait rage… lire notre article ici.
Source : abc.net.au
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