Le lundi 6 mars 2017, Matthias Fekl, secrétaire d’Etat auprès du Ministre des Affaires étrangères et du Développement international, a décidé de supprimer le vote électronique des Français de l’étranger pour les élections législatives de juin 2017.
Suite à cette décision, nous avons demandé à Danièle Ney-Kemp (Les Républicains), Sébastien Vallerie (Les Républicains) et Marie-Claire Guilbaud (Parti socialiste) – Conseillers consulaires pour l’Australie, Fidji, Papouasie-Nouvelle Guinée – d’exprimer leur avis sur la question.
Pour rappel, le vote électronique a été supprimé en raison “du niveau de menaces élevé de cyberattaques”, en provenance des services secrets russes. L’Agence national de la sécurité des systèmes d’information a donc décidé de ne pas recourir au vote électronique pour les élections législatives de 2017.
Cependant, si le vote électronique présente des risques, son recours est une “nécessité pratique” pour les Français de l’étranger qui bénéficiaient alors d’un accès égal au vote grâce à ce système.
Danièle Ney-Kemp, Conseillère consulaire (LR) déplore “le fait que le système ne soit pas suffisamment sécurisé, pour résister aux interférences russes’”. C’est la raison principale invoquée par le gouvernement français pour supprimer la mesure.
Elle ajoute que la suppression du vote électronique est “préjudiciable à la participation électorale des Français de l’étranger”. Le taux de participation des Français de l’étranger aux élections reste relativement faible, principalement pour des raisons de sécurité ou à cause de certaines législations plus restrictives vis à vis des ressortissants “étrangers”.
Elle avance que “le vote électronique était majoritairement choisi par l’ensemble des Conseillers consulaires et des membres de l’Assemblée des Français de l’étranger, toutes listes confondues. C’est un euphémisme que de parler d’une déception”.
Sébastien Vallerie, Conseiller consulaire (LR) dénonce un véritable “hold-up sur le droit de vote des Français de l’étranger, à trois mois seulement des prochaines élections législatives”. Il rappelle également qu’en 2012, lors des élections législatives, 59% des Français résidents en Australie ont voté par internet, et 46% en 2014 pour les élections consulaires.
En effet, Sébastien Vallerie révèle que Gérard Larcher, Président du Sénat, indiquait dans un courrier à Jean-Marc Ayrault, Ministre des Affaires étrangères et du Développement international, que le risque de cyber-attaque “ne peut servir à masquer des insuffisances techniques et un défaut d’anticipation”.
Enfin, Marie-Claire Guilbaud, Conseillère consulaire (PS) explique que la suppression du vote électronique risque d’affecter davantage la participation aux élections législatives : l’abstention y est généralement encore plus élevée que pour les élections présidentielles. “Le vote électronique était très populaire, c’est une catastrophe”, ajoute t-elle.
Des propositions, semblables à celles mises en place par de grands groupes bancaires internationaux, avaient été proposées pour sécuriser les données lors des votes électroniques, mais elles n’ont pas abouti.
Pour faire face à la suppression du vote électronique, trois mesures d’accompagnement sont prévues :
- Voter à l’urne : vérifiez vos bureaux de votes ici
- Voter par procuration : sous réserve de l’indiquer avant le 14 avril 2017 au consulat général de Sydney – service des élections – par mail avec votre nom de famille (et d’épouse pour les femmes mariées), prénoms, date de naissance, numic le cas échéant.
- Voter par correspondance postale : la date limite d’inscription est repoussée au 14 avril 2017
Pour en savoir plus sur vos Conseillers consulaires en Australie, découvrez notre article ici
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