Le Courrier Australien encourage ses lecteurs à se faire vacciner afin que le plus rapidement possible, la population puisse être protégée et enfin profiter des plaisirs d’une liberté retrouvée. La rédaction vous proposera donc chaque semaine des entretiens/portraits de personnes vaccinées issues de la francophonie et vivant en Australie.
Nous avons rencontré (virtuellement) Pia Carlone. Infirmière suisse de formation qui réside à Forestville dans les Northern Beaches (NSW).
Pouvez-vous vous présenter brièvement et nous expliquer votre connexion avec la Francophonie ?
Je suis née en Suisse de parents italiens. Mon cœur est donc 1/3 suisse, 1/3 italien et 1/3 australien. J’ai rencontré mon futur mari australien à Dublin en 1986 et je suis partie le rejoindre en Australie en 1991.
Je suis arrivée avec un diplôme d’infirmière qui n’était pas reconnu à l’époque. J’ai donc suivi un cours pour valider la reconnaissance de mon diplôme suisse et enfin exercer dans différents hôpitaux de Sydney. J’ai ensuite pris le temps de m’occuper de mes trois enfants (25, 22 et 19 ans).
Mes liens avec l’Europe sont encore forts car j’ai toujours des contacts réguliers avec la famille en Suisse: ma sœur qui habite au bord du Lac Léman (Vevey) et des cousins et cousines près de Lausanne.
En tant qu’infirmière, comment avez-vous appréhendé cette pandémie du covid-19 ? Que pensez-vous des vaccins ?
Concernant la vaccination, c’est assez simple pour moi. Je suis tout à fait en faveur du vaccin quand il s’agit d’une maladie grave, que l’on risque d’avoir des séquelles importantes ou que le diagnostic vital peut être à risque. Par exemple pour la varicelle (chicken pox), je n’ai pas fait vacciner mes enfants car j’estime que ce n’est pas pas si dangereux même si évidemment ce n’est pas agréable.
Pour la Covid-19, je n’ai jamais été inquiète par rapport à la vaccination.
Il est indispensable de se faire vacciner et d’en quelque sorte suivre les règles. Je me suis fait vacciner en juin pour me protéger et protéger mes proches. Etre vacciné, c’est aussi respecter les membres du personnel médical. Les médecins, infirmiers risquent leur vie au quotidien pour soigner les personnes infectées. C’est un devoir de citoyen de se faire vacciner.
J’ai d’ailleurs encore des amies infirmières en Suisse qui étaient en première ligne. Je pense beaucoup à elles.
Vous trouvez aussi que la manière d’appréhender le vaccin est différente en Australie et en Europe ?
Ce qui pouvait parfois surprendre, c’est le contraste. L’Europe et l’Australie ont fait face à des réalités différentes au moment de gérer cette pandémie.
Au même moment, alors qu’en Europe, on commençait à sortir doucement des restrictions pour donner plus de libertés à la population, on entrait dans le dur du sujet en Australie.
C’était très perturbant de voir qu’en Australie, dès qu’il y avait un cas, on fermait tout alors qu’en Europe, les milliers de cas quotidiens n’empêchaient pas cette réouverture.
Le fait que nous sommes une île, que le nombre de cas était encore contrôlable et surtout que nous ne disposions pas de vaccins à ce moment expliquent cela, mais le contraste était grand pour nous qui sommes binationaux.
Qu’est-ce qui est le plus difficile dans cette crise, qu’est-ce qui vous manque le plus ?
Faire les choses spontanément comme on le faisait avant la Covid. Ce sont les petits gestes au quotidien : sortir sans devoir vérifier si on a bien son téléphone et son masque, aller en terrasse, au restaurant sans devoir planifier. Ne pas pouvoir inviter des amis à la maison,… Aujourd’hui, il faut tout réserver. On ne peut plus faire des choses à l’improviste. C’est pénible à la longue. Cette période sera bientôt dernière nous, même si on aura encore des contrôles à effectuer.
Évidemment, ne pas pouvoir voyager en Europe me manque aussi terriblement.
Il faut cependant rester positif durant cette période compliquée. Notre famille a de la chance, nous avons la santé, nous avons conservé nos jobs, nous avons un jardin, … Il y a beaucoup de personnes qui souffrent et sont dans de grandes difficultés morales et financières.
J’espère que le virus va s’affaiblir petit à petit au fil des variations et que nous pourrons enfin retrouver la vie d’avant.
Qu’allez-vous faire une fois certaines restrictions levées ?
Justement, j’en parlais avec mes enfants. Je pensais que nous pourrions aller en famille dans un chouette petit restaurant italien du coin « Gran Gusto » à Frenchs Forest. La cuisine est excellente. Ça sera aussi une manière de voyager et de me retrouver en Italie.
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Si vous souhaitez témoigner et partager votre expérience face à la crise Covid-19, n’hésitez pas à contacter la rédaction du Courrier Australien: redaction@lecourrieraustralien.com
Plus d’information sur le Covid-19 et comment réserver un rendez-vous pour se faire vacciner dans le NSW sur le site officiel Health NSW
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