Les personnes issues de la « génération volée » qui déclarent avoir été victimes d’abus sexuels dans une école d’embarquement de Darwin vont relater leurs tristes expériences devant la Royal Commission into Institutional Responses to Child Sexual Abuse. Cet organe est chargé de donner des réponses institutionnelles à la maltraitance sexuelle des enfants. Il s’agit de la première audience publique après une année d’audiences à travers le pays.
Dix-huit témoins sont attendus à la barre durant deux semaines, y compris les neuf anciens résidents du Retta Dixon Home. Cette institution a été créée dans les années 1930 par des missionnaires chrétiens. Elle a « accueilli » des centaines d’enfants enlevés à leur famille, on les appelle maintenant les générations volées.
« Les détails de leur abus vont choquer beaucoup de monde. Vous savez, ici c’est notre ville natale et les gens n’ont jamais vraiment réalisé les horreurs que certains de ces enfants ont enduré», déclare Barbara Cummings, une ancienne pensionnaire de la Retta Dixon Home.
Nous avons peut-être reçu des excuses officielles mais cela ne nous a rien apporté
L’objectif de ces institutions était de recueillir tous les enfants « illégitimes » et d’effacer, supprimer leur côté aborigène… pour le bien de leur éducation. Il fallait les garder loin de leur culture, de leur langue, de leur origine pour leur assurer un soi-disant meilleur avenir.
«Nombreux d’entre eux étaient abusés physiquement et mentalement. Nous voulons des compensations financières. Nous avons peut-être reçu des excuses officielles mais cela ne nous a rien apporté. J‘espère que grâce au courage des témoins, nous aurons des compensations», déclare Barbara Cummins à ABC.
Elle espère aussi que l’enquête donnera aux Aborigènes le courage de parler et dénoncer ces abus. Certains le feront pour les compensations, d’autres pour encourager d’autres victimes à parler et enfin la majorité pour clore ce chapitre de leur vie.
L’enquête nationale se penchera sur trois décennies d’abus sexuels à partir de 1946 jusqu’en 1980. Date à laquelle le Home a officiellement fermé.
A côtés des victimes, d’autres témoins appelés seront des représentants des ministères australiens aborigènes, du gouvernement fédéral, du Territoire du Nord et de la police,…
La Commission royale entendra les victimes mais examinera comment les administrateurs évangéliques de la maison, le North Territory et les gouvernements du Commonwealth ont répondu aux allégations d’abus contre les travailleurs qui étaient employés au Home. La Commission va également enquêter sur les lois et les règles d’application subies par les enfants ainsi que des systèmes de recours disponibles pour les victimes du Retta Dixon Home.
Sources:AAP, ABC – Credit photo: iStock
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