Le nouveau Premier ministre australien Anthony Albanese a annoncé jeudi avoir officiellement écrit à l’ONU pour annoncer une importante hausse des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, confirmant un changement dans la politique climatique de son pays.
Le chef du nouveau gouvernement de centre gauche a précisé que cet objectif passait d’une réduction de 26-28% à 43% d’ici à 2030, comme promis dans son programme électoral.
Cet objectif plus ambitieux « prépare l’Australie pour un avenir prospère, un avenir tiré par une énergie plus propre et moins chère », a-t-il plaidé, souhaitant que l’Australie « saisisse l’opportunité qui s’offre à elle d’agir sur le changement climatique ».
Fin mai, l’Australie avait annoncé qu’elle présenterait « très bientôt » des objectifs plus ambitieux en matière d’émissions de gaz à effet de serre.
La ministre des Affaires étrangères Penny Wong avait alors admis que l’Australie avait « négligé sa responsabilité » dans le passé et que Canberra n' »ignorerait » plus les appels des Nations du Pacifique à agir contre le changement climatique.
« Nous avons été élus sur un programme de réduction des émissions (des gaz à effet de serre) de 43% d’ici 2030 et une neutralité (carbone) atteinte d’ici 2050 », avait-elle ajouté.
« Et ce ne sont pas que des paroles, nous l’inscrirons dans la loi et nous soumettrons très bientôt une nouvelle contribution au niveau national à la CCNUCC » (Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques), avait-elle promis.
La directrice générale du Business Council of Australia Jennifer Westacott a salué la décision, affirmant que « l’Australie ne peut pas se permettre de retarder à nouveau le progrès, car en cas d’échec, les Australiens manqueront de nouvelles opportunités, de nouvelles industries et de meilleurs emplois ».
– Combler le retard –
Sous le précédent gouvernement conservateur, l’Australie – un des plus grands exportateurs de charbon et de gaz au monde – jouait régulièrement les trouble-fêtes dans les négociations internationales sur le climat.
Le climato-scepticisme affiché par le précédent Premier ministre australien avait envenimé les relations entre Canberra et ses voisins et alliés du Pacifique, une région où la Chine cherche à étendre son influence.
Les feux de forêts dévastateurs et les inondations records en Australie ont mis en lumière la vulnérabilité du pays face aux conséquences du réchauffement climatique.
En 2022, le MIT a classé l’Australie au 52e rang sur 76 nations dans son Green Future Index, qui évalue dans quelle mesure les pays s’orientent vers une économie écologiquement durable.
M. Albanese a tenté de réfuter les critiques selon lesquelles des objectifs plus élevés pourraient nuire à l’emploi, en déclarant que de nouveaux objectifs donneraient aux entreprises la certitude dont elles ont besoin pour « investir sur une période plus longue que le cycle politique de trois ans ».
Mais il a jusqu’à présent refusé de fixer une date limite pour l’élimination progressive du charbon, à l’instar d’autres pays riches.
L’industrie australienne des combustibles fossiles est d’ores et déjà en mutation.
Mercredi, le groupe minier BHP a annoncé qu’il allait fermer ses mines de charbon dans l’État australien de Nouvelle-Galles du Su d’ici 2030, faute d’avoir pu trouver un acheteur.
Mardi, le géant des combustibles fossiles BP a annoncé qu’il prendrait une participation de 40,5% dans un projet d’énergie renouvelable en Australie, présenté comme la plus grande centrale électrique du monde.
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