Les tensions avec la Russie ont dominé le sommet du G20 qui se tient à Brisbane. Vladimir Poutine a décidé de quitter le sommet plus tôt que prévu, a indiqué un délégué russe. Le président russe participera donc aux réunions du sommet mais ne sera pas présent lors d’un déjeuner officiel et parlera devant la presse plus tôt que prévu. « Ce déjeuner est plus une sorte de divertissement », a ajouté la source de la délégation russe sous forme d’anonymat.
Un départ précipité qui fait sans doutes suite aux tensions croissantes observées depuis hier entre le représentant russe et ses homologues occidentaux. En raison de la crise ukrainienne, les puissances occidentales, Etats-Unis, Australie et Grande-Bretagne, ont chargé depuis vendredi la Russie de Vladimir Poutine .
« Menace pour le monde », « quête de gloire perdue du tsarisme », « grand Etat agressant de plus petits Etats en Europe »,…
Selon la presse canadienne, le Premier ministre Stephen Harper a même attaqué directement Poutine lors de leur première rencontre samedi matin: « J’imagine que je vais vous serrer la main, mais je n’ai qu’une seule chose à vous dire : vous devez sortir d’Ukraine ».
Tony Abbott a dénoncé l’accroissement des activités militaires tous azimuts de la Russie, citant en particulier l’apparition de plusieurs navires de la marine russe cette semaine au nord des côtes australiennes.
« Qu’il s’agisse d’agresser l’Ukraine, qu’il s’agisse de la multiplication des vols d’avions militaires dans l’espace aérien du Japon, des pays européens, qu’il s’agisse de la force navale qui est maintenant dans le Pacifique Sud, la Russie est beaucoup plus sûre d’elle maintenant qu’elle ne l’a été depuis longtemps », a lancé Tony Abbott.
« La Russie serait beaucoup plus attrayante si elle aspirait à être une superpuissance pour la paix, la liberté et la prospérité, au lieu de tenter de recréer la gloire perdue du tsarisme ou de l’Union soviétique », a-t-il ajouté. Vladimir Poutine est arrivé vendredi dans la soirée à Brisbane.
Abbott tente d’apaiser les tensions
En recevant samedi matin ses homologues, Tony Abbott a tenté d’alléger un peu l’atmosphère du sommet qui dure jusqu’à dimanche dans cette ville de l’est de l’Australie, dont le coeur au bord de la Brisbane River a été transformé en camp retranché survolé d’hélicoptères, et où quelques centaines d’opposants ont manifesté pacifiquement contre le G20.
« Si nous pouvions utiliser les prénoms (pour nous parler), ce serait bien, parce que quels que soient les désaccords, je pense que cela aide s’il y a au moins de la chaleur humaine entre nous », a-t-il suggéré. Il les a ensuite conviés à déjeuner autour d’un barbecue sous trois tentes blanches, agrémenté de la musique de deux guitaristes. Selon le plan de table, Vladimir Poutine n’était pas assis avec ses plus virulents opposants, mais déjeunait avec Angela Merkel et Dilma Rousseff, entre autres. Lors d’un spectacle organisé dans l’après-midi, il a échangé quelques rires avec le président sud-africain Jacob Zuma.
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