En pleine crise du COVID-19, le sort des étudiants internationaux est mis à mal : beaucoup d’entre eux ont perdu leur emploi, vivent dans des colocations bondées et ne savent plus comment régler leur loyer. Peu soutenus par le gouvernement, ils apportent pourtant 20 milliards de dollars à l’Australie; plusieurs écoles, universités et associations se mobilisent pour leur venir en aide.
Selon un sondage réalisé par le site Internet Conversation, qui a recueilli plus de 7000 réponses d’étudiants internationaux à l’université et dans de petites écoles, environ la moitié des sondés louerait des appartements à des propriétaires privés (à un coloc, une famille…), et plus de la moitié d’entre eux compteraient sur leur petit boulot pour payer leur loyer, perdu pour beaucoup depuis le début de la pandémie. A la question, « l’année dernière, avez-vous pensé que vous pourriez vous retrouver à la rue ? », 17% d’entre eux ont répondu « oui ».
Pouvoir payer l’école sous peine de perdre son visa étudiant
Mais le loyer n’est pas le seul obstacle : leur école, souvent très chère, doit évidemment être payée, sous peine de perdre leur visa étudiant. Sans visa, les étudiants internationaux seront alors considérés comme illégaux sur le territoire australien et pourront être mis en détention par l’immigration australienne. Une situation peu réjouissante que les 565 000 étudiants internationaux en Australie tentent de contrer.
Contrairement aux résidents ou aux Australiens, ils sont dénués d’aides telles que les droits au chômage ou les congés maladies. Pressés de payer leur école, beaucoup de ceux disposant encore d’un emploi seraient alors davantage enclins à aller travailler en étant malades, augmentant par là-même les risques de contamination.
De plus, beaucoup vivent dans des appartements bondés, et partagent leur chambre avec d’autres personnes faisant de leur lieu de vie un terrain fertile à la propagation du coronavirus. Ceux vivant dans des appartements gérés par des propriétaires privés ont parfois des difficultés à faire valoir leur droit à l’aide offerte par le gouvernement australien pour les locataires n’ayant plus de moyens financiers suffisants pour payer leur loyer.
Alors, pourquoi ne pas rentrer, comme le conseillait le Premier ministre Scott Morrison aux jeunes ne pouvant pas s’auto-financer le 3 avril ? Malheureusement, pour certains, l’idée n’est pas envisageable : leur famille, confinée dans leur pays d’origine, ne peut pas financer leur voyage de retour.
Des actes de solidarité de plus en plus nombreux
Heureusement, les étudiants internationaux font depuis peu l’objet d’actes de solidarité. Des universités ont baissé leurs frais de scolarité ou ont proposé un plan de soutien financier aux étudiants. Des écoles ont également proposé une réduction de leurs frais d’inscription.
A Melbourne, une association qui vient en aide à ceux dans le besoin, « Empower Food Relief Centre« , en a dépanné plus d’un. Le 6 avril, une longue file d’attente, composée principalement d’étudiants internationaux ayant perdu leur travail, se pressait devant le centre. Heidi Worgu, gérante de l’association témoignait le même jour de sa surprise sur la chaîne australienne 9News : « Nous fournissions de la nourriture à 480 personnes; en une semaine, nous sommes passés à 967 !« .
Les études supérieures en Australie ont longtemps dépendu du revenu apporté par les étudiants internationaux. Pour Kate Jones, Ministre de l’éducation internationale dans le Queensland, il y a urgence à agir. « En Australie, les étudiants internationaux rapportent environ 20 milliard de dollars, et soutiennent environ 10 000 emplois. Nous devons penser aux conséquences sur le long terme de la façon dont nous traitons les étudiants maintenant si nous voulons qu’ils reviennent plus tard ».
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