2020 est une année difficile pour les programmes d’échanges universitaires en Australie. Après une interdiction d’entrée destinée aux personnes ayant été en Chine qui a empêché 100 000 Chinois de venir étudier en Australie, le coronavirus inquiète et incite beaucoup d’étudiants en échange ce semestre à penser à un départ précipité. Un phénomène qui ne sera pas sans conséquences pour l’Australie, qui comptait en 2018 près de 800 000 étudiants étrangers sur son sol.
Dans les universités, de plus en plus de cours sont maintenant dispensés en ligne, et UTS (The University of Technology, Sydney) a reporté tous les cours de la semaine afin de passer totalement au digital. Les universités et les écoles se préparent ainsi à totalement fermer, une mesure demandée par de plus en plus d’Australiens face à la forte augmentation de cas de coronavirus dans le pays ces derniers jours. A 8 heures du matin mardi, on en comptait 379, la plupart se situant en Nouvelle-Galles du Sud.
La peur de rester bloqué à l’autre bout du monde
Parmi les raisons qui poussent les étudiants étrangers à quitter l’Australie, la peur d’attraper le virus n’est pas toujours prédominante. Les questions logistiques sont également très importantes : beaucoup s’inquiètent de ne pas pouvoir rentrer chez eux s’ils attendent trop longtemps. Isaiah par exemple, un étudiant américain de l’Université de Georgetown, a décidé ce matin de prendre un avion pour les Etats-Unis, après que le pays ai annoncé fermer ses frontières avec l’Europe : « Je ne comptais pas rentrer jusque ce matin, mais je n’ai plus vraiment le choix« . Beaucoup d’Américains sont déjà partis la semaine dernière.
Autre question importante pour les étrangers présents en Australie : la difficulté de rentrer chez soi avec les nombreuses annulations de vols internationaux. C’est pour cette raison que Paul, étudiant à Sciences Po en échange à UNSW, a décidé de quitter l’Australie aujourd’hui : « J’ai peur que les pays de transit ferment leurs frontières et qu’il n’y ai plus de vols et j’ai envie d’être avec ma famille pendant la quarantaine au lieu d’être en Australie. J’étais de toute façon supposé rentrer dans 6 semaines. »
Difficultés financières
Les dangers du virus et les avions annulés ne sont pas les seuls paramètres qui entrent en compte dans la décision des étudiants. L’Australie étant un pays réputé cher, beaucoup de jeunes envisagent de partir pour des raisons financières.
Pili, une Espagnole en échange à UNSW, est en pleine négociation avec ses parents : « Ils m’ont dit que même si la situation est bien pire en Espagne, ils seraient plus rassurés si je rentrais. Je suis très triste et frustrée, parce que je ne pense pas que ça soit une bonne idée. Cependant je dois respecter leur décision parce que ce sont eux qui me donnent l’argent qui me permet de vivre en Australie. En plus mon père a été temporairement licencié à cause du coronavirus en Espagne, et ne pourra sûrement pas subvenir à mes besoins en Australie dans les prochains mois« .
Alba prévoyait de rester un an de plus en working holiday visa après la fin de son échange universitaire en Australie en juin. Maintenant, tous ses plans sont bouleversés. »Je vais probablement partir dans les prochains mois. Je ne veux pas dépenser l’argent que j’ai mis de côté si je ne peux pas profiter et que je dois rester confinée à l’intérieur. »
Certains ne pensent cependant pas encore à partir. L’Australie ayant moins de cas que la plupart des pays d’Europe, plusieurs étudiants se sentent plus en sécurité ici, à l’instar de Blanca, originaire de Barcelone et également à UNSW ce semestre : « Je ne vais pas partir. Pour l’instant, c’est plus sûr de rester, et j’ai les ressources nécessaires pour finir mes cours ici. Selon moi, rien que de penser à prendre l’avion et s’exposer à un fort risque de contamination sur le trajet pour aller dans un des pays les plus touchés par le virus n’est pas une bonne idée« .
Discussion à ce sujet post