Une nouvelle jeune réfugiée de Nauru est dans un état critique, refusant de boire ou de manger et rejetant toute aide médicale depuis des semaines. Ce cas grave s’ajoute à celui d’une fillette de 12 ans transportée à l’hôpital de l’île après avoir tenté de s’immoler.
Sous couvert d’anonymat, un membre du gouvernement a déclaré au Guardian que la situation était devenue « dangereusement chaotique ».
La mineure de 17 ans est traitée depuis trois semaines dans un centre régional assisté. Trois différents médecins ont demandé que cette jeune réfugiée soit hospitalisée hors de l’île. Elle présente les symptômes d’une dépression sévère, un « syndrome de résignation ».
Pas un cas isolé
Ce mal, qui a commencé à être diagnostiqué en Suède dans les années 90, peut dégénérer en état catatonique. Soumis à un stress important, les jeunes atteints sont comme retirés de la vie. « Il n’y a qu’un médicament possible pour ces enfants, expliquait Sonia Lupen spécialiste en neuroscience à Radio Canada, c’est la restauration de l’espoir. »
Jusqu’à ce qu’elle présente ces symptômes, la jeune fille était considérée comme une élève brillante et équilibrée, souhaitant même devenir docteur plus tard. « Désormais, elle refuse toute nourriture et supplie qu’on la laisse mourir, comme si la mort valait mieux que Nauru. »
La petite de 12 ans, qui a tenté de mourir par le feu, a finalement été hospitalisée sur Nauru. Elle avait déjà fait plusieurs tentatives de suicide auxquelles des enfants ont assisté. Des adultes tentent également de mettre régulièrement fin à leurs jours. En juin dernier, l’Iranien Fariborz 26 ans a ainsi été découvert mort dans sa tente.
Un garçon de 12 ans a récemment eu « plus de chance ». Sur pression des médecins, il a été emmené en avion médicalisé à Brisbane avec sa famille. Il ne s’alimentait plus depuis 20 jours pesant 36 kg pendant son transfert. Son beau-père est avec lui à l’hôpital, mais sa mère et sa sœur sont dans un centre de rétention pour immigrés avec seulement la possibilité de lui rendre visite.
Effet de contagion
Sur place à Nauru, certaines sources craignent un effet de contagion avec plus d’enfants tentant de se mutiler ou d’attenter à leurs jours. Ils sont encore 117 sur l’île et leur situation continue d’être fermement dénoncée par les associations de défense des droits de l’homme.
De son côté, le Département des Affaires Intérieures en Australie se refuse à tout commentaire.
Source : The Guardian, Radio Canada
Photo : Amnesty (C) DR.
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