Caché dans une petite rue à côté de la maison natale de Napoléon en Corse, un mini-musée invite les esprits jeunes à revivre l’histoire de l’empereur français — grâce à des scènes minutieusement reconstruites à l’aide de centaines de figurines Playmobil.
Frédéric Pierrot, un entrepreneur en informatique âgé de 53 ans, a eu cette idée il y a quelques années pour rendre hommage au plus célèbre fils de cette île méditerranéenne en « redécouvrant les reconstitutions historiques que je réalisais quand j’avais 10 ans ». « Je voulais une idée originale, loin de ce que la technologie digitale pouvait offrir » explique-t-il à propos de son musée Naporama d’Ajaccio, la capitale de l’île.
A partir de pièces de son immense collection de Playmobil, il a commencé à personnaliser les figurines avec du papier, du raffia et même des accessoires qu’il a réalisés lui-même pour créer les scènes et les personnages les plus justes sur le plan historique. Pour 20€, les fans peuvent commander leur propre Napoléon ou sa femme Joséphine.
Pendant ses visites guidées, Frédéric Pierrot pique la curiosité de ses visiteurs avec des anecdotes peu connues, tout en déroulant les événements qui ont changé le cours de l’histoire. « Lorsqu’il avait 13 ans, Napoléon a organisé une bataille de boules de neige qui a duré trois jours à l’école militaire de Brienne » dans le nord-est de la France, racontait-il lors d’une récente visite. « Pour les historiens, cet épisode donnait déjà une idée du caractère du futur chef ».
Suivent des reconstitutions, qui commencent par le siège de Toulon en 1793, pendant lequel le jeune général a montré son sens stratégique, et se terminent par le couronnement de l’empereur en 1804.
Le ton est résolument optimiste — on ne trouve aucune reconstitution de sa défaite finale désastreuse à Waterloo, par exemple — avec des récits de courage, d’amitié et un peu de coquetterie. « On s’amuse de voir (Emmanuel) Macron et sa femme aujourd’hui » souligne Frédéric Pierrot, faisant référence à la différence d’âge entre le président français et son épouse, Brigitte, de 25 ans son aînée. « Mais pour leur mariage civil, Joséphine de Beauharnais s’est déclarée 5 ans plus jeune, alors que Napoléon s’est vieilli, afin de masquer leur différence d’âge (de 6 ans) ».
Un rêve d’enfant
Cet épisode conduit au récit du couronnement de Napoléon, lorsqu’on a dû organiser un mariage précipité à l’église après que Joséphine ait informé le Pape qu’ils n’étaient pas encore unis devant Dieu. Napoléon en a été si contrarié qu’il s’est assuré que seul le mariage civil serait légalement reconnu par la loi française lorsqu’il a présenté ce qui allait devenir le Code napoléonien.
Frédéric Pierrot a aussi une autre astuce pour maintenir ses visiteurs en alerte. Cachés parmi les figurines Playmobil, on trouve des personnages qui n’ont rien à faire là : Harry Potter, Yoda, Sherlock Holmes, un Pokemon… « Allez les enfants, vous allez apprendre à ouvrir l’œil » leur dit-il.
« C’est ce que j’ai préféré » dit Maxence, un garçon de 7 ans originaire de Saint-Etienne venu voir sa grand-mère.
Madeleine, 13 ans, passe tous ses étés en Corse et a déjà visité le musée des dizaines de fois ; elle a même donné à Frédéric Pierrot ses vieux Playmobil afin qu’il puisse créer de nouvelles scènes.
Et les jeunes ne sont pas les seuls fans enthousiastes au sortir de la visite. « C’est extraordinaire, c’est comme un rêve d’enfant » avoue Simon Mattens, un Belge de 25 ans. « Je faisais la même chose quand j’étais enfant, je créais mes propres petites batailles — là c’est beaucoup mieux, évidemment, parce qu’il fabrique lui-même certains trucs » explique-t-il.
Quand Robert Dabrowski, originaire de Pologne mais vivant à Paris, est venu avec sa femme et ses enfants, Frédéric Pierrot leur a fait une visite guidée de 20min en anglais. « Pour les enfants, c’est bien de présenter l’histoire ainsi — il y a des jouets alors ça les implique davantage, » affirme-t-il.
Le droit d’entrée de ce musée, qui a ouvert en juillet 2016, est de 3€ pour les visiteurs âgés de 10 ans et plus ; cela qui permet de compenser les 10 000€ investis par Frédéric Pierrot. « Playmobil a approuvé mon projet, mais ils ne le financent pas » précise-t-il.
Glossaire :
astuce (n.f.) : trick
compenser (v.) : to offset
contrarié (adj.) : annoyed
couronnement (n.m.) : crowning
défaite (n.f.) : defeat
hors sujet (exp.) : which do not belong
maison natale (n.f. + adj.) : house where he was born
masquer (v.) : to hide
minutieusement (adv.) : painstakingly
personnaliser (v.) : to customize
précipité (adj.) : rushed
reconstitution (n.f.) : reconstruction
résolument (adv.) : staunchly
unis devant Dieu (exp.) : married in the eyes of God
IN ENGLISH PLEASE
In Corsica’s museum, a Playmobil homage to Napoleon
Tucked away on a side street near the Corsican home where Napoleon Bonaparte was born, a mini museum invites young minds to relive the French emperor’s story — through scenes painstakingly built from hundreds of Playmobil figurines.
Frederic Pierrot, a 53-year-old IT entrepreneur, came up with the idea a few years ago as a way to pay homage to the Mediterranean island’s most famous son while “rediscovering the historical reconstructions I did when I was 10 years old”. “I wanted an original idea, far from all the digital technology offerings,” he said, of his Naporama museum in the island’s capital, Ajaccio.
Using pieces from his vast Playmobil collection, he began customising the figurines with paper, raffia and even handmade accessories to create historically accurate scenes and characters. For 20 euros ($23) fans can buy their own made-to-order Napoleon or his wife Josephine.
Giving guided tours, Pierrot sharpens his visitors’ curiosity with little known anecdotes while sketching out the events which changed the course of history. “When he was 13 years old, Napoleon organised a snowball fight which lasted three days at the Brienne military school” in northeast France, he said, during a recent visit. “For historians, these days already gave a hint of the future chief’s character.”
Next up are reconstructions, beginning with the 1793 Siege of Toulon, where the young general showed his strategic flair, and ending with his crowning as emperor in 1804.
The tone is unabashedly upbeat — there is no reproduction of his disastrous final defeat at Waterloo, for instance — with tales of courage, friendship and a bit of coquetry. “It’s funny when we see (Emmanuel) Macron and his wife today,” Pierrot says, referring to the age difference between the French president and his wife, Brigitte, 25 years his senior. “But for their civil wedding, Josephine de Beauharnais declared herself five years younger than her real age, while Napoleon made himself older so they could hide their (six-year) age difference.”
‘A child’s dream’
The episode leads to the tale of Napoleon’s coronation, when a rushed church wedding had to be arranged after Josephine informed the pope that they were not yet married in the eyes of God. Napoleon was so annoyed that he made sure only civil weddings had any legal foundation in French law when he laid out what would become known as the Napoleonic Code.
Pierrot also has another trick to keep visitors on their toes. Hidden among the Playmobil models are characters who don’t belong: Harry Potter, Yoda, Sherlock Holmes, a Pokemon… “All right kids, learn how to keep your eyes peeled,” he tells them.
“That’s what I liked best,” says Maxence, a seven-year-old from the French city of St. Etienne visiting his grandmother.
Madeleine, a 13-year-old who spends each summer in Corsica, has visited dozens of times, and has even given Pierrot her old Playmobil figures so that he can build new scenes.
And it’s not only young people who emerge from the visit as enthusiastic fans.”It’s amazing, like a child’s dream,” said Simon Mattens, a 25-year-old Belgian. “I did the same, creating my own little battles, when I was young — this is better, of course, because he makes stuff himself,” he said.
And when Robert Dabrowski, originally from Poland but living in Britain, visited with his wife and children, Pierrot gave his 20-minute tour in English. “For the children it was good to present this story this way — toys are involved so they are a little bit more involved too” Dabrowski said.
Entry to the museum, which opened in July 2016, costs three euros for visitors 10 and older, helping to offset the 10,000 euros invested by Pierrot. “Playmobil has approved my project but they don’t finance it,” he said.
Source: AFP
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