Le Premier ministre australien Anthony Albanese a promis mercredi de défendre les intérêts de l’Australie dans son différend commercial avec les États-Unis, lors d’un débat télévisé en amont es élections nationales du 3 mai.
« Nous défendrons l’intérêt national de l’Australie », a affirmé le Premier ministre de centre gauche face à son rival conservateur, l’ancien policier Peter Dutton.
Les droits de douane de 10% imposés par le président Donald Trump à l’Australie, pourtant un allié proche, ont pesé lourd dans ce duel télévisé.
Interrogé sur la confiance qu’il accorde au président américain, M. Albanese a déclaré n’avoir « aucune raison de ne pas lui faire confiance », bien que M. Trump a promis de prendre « sérieusement en considération » les arguments commerciaux de Canberra avant de décider d’imposer malgré tout des droits de douane.
Mais M. Albanese a précisé que son gouvernement « ne céderait pas » sur les politiques garantissant l’accès à des médicaments bon marché, à appliquer les règles sanitaires sur les importations de bœuf et à obliger les grandes plateformes de médias sociaux à rémunérer les médias australiens pour l’utilisation de leurs contenus.
Le Parti travailliste de M. Albanese est passé légèrement en tête dans les récents sondages, ce que certains analystes attribuent à ses critiques des droits de douane américains, qu’il a qualifiés de « geste indigne de la part d’un ami ».
Interrogé sur le sujet, M. Dutton a répondu : « Nous faisons confiance aux États-Unis. Et je ne connais pas le président. Je ne l’ai jamais rencontré. »
Le chef de l’opposition australienne a toutefois affirmé que sa coalition conservatrice avait des contacts à la Maison Blanche qui lui permettraient d’ouvrir des négociations concernant les droits de douane.
« Nous devrions tout faire pour renforcer notre relation, pour que nos deux pays soient plus forts ensemble », a-t-il déclaré.
« Nous avons toujours été aux côtés de l’Amérique dans chaque conflit. C’est une relation exceptionnelle. », a-t-il souligné.
En matière de défense, le Premier ministre a nié avoir élaboré des plans d’urgence au cas où l’administration Trump se retirerait de l’accord américano-britannico-australien destiné à doter la marine australienne de sous-marins nucléaires furtifs.
L’accord dit AUKUS « est dans l’intérêt des États-Unis », a-t-il estimé.
Les deux camps ont promis des mesures pour maîtriser le coût de la vie, qui figure en tête des préoccupations des électeurs selon les sondages.
Leur plus grande divergence porte sur la politique de lutte contre le changement climatique.
Le vote est obligatoire en Australie depuis 1924.
Les électeurs inscrits qui ne votent pas écopent d’une amende d’environ 20 dollars australiens (soit environ 12 dollars américains, 11 euros). Le taux de participation dépasse habituellement les 90%.
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