Un peu de musique, un perroquet, et voilà la recette d’une vidéo qui fait le buzz sur Internet. Mais comment expliquer ce rythme dans les plumes que seuls les cacatoès à huppe jaune originaire d’Australie partagent avec l’être humain ? Une équipe de l’Institut de neurosciences de San Diego (Etats-Unis) a mené une étude exhaustive pour connaître la réponse.
Parfois meilleurs qu’un homme sur ses jambes, les perroquets répondent toujours en rythme, soit avec leurs pattes, soit avec leur tête, au son de la musique. Snowball, un cacatoès d’une espèce d’Australie, était connu pour sa façon synchrone de bouger depuis une dizaine d’années. Grâce à une nouvelle recherche publiée dans la revue Current Biology, on sait désormais qu’il dispose d’une diversité impressionnante de figures qu’il réalise spontanément.
L’étude consistait à filmer le cacatoès lorsque passaient deux chansons pop : une de Cindy Lauper, une autre de Queen. Un neurobiologie, danseur accompli également, s’est ensuite chargé d’analyser la performance de l’animal, image par image. L’expérience a été réalisée trois fois pour chacune des chansons. Conclusion ? L’oiseau improvise et ne répète à aucun moment les mouvements de danse déjà réalisés sur les mêmes passages musicaux entendus précédemment.
A deux pas de l’Homme
Les perroquets partagent déjà énormément avec notre espèce : ils sont capables d’imitations à la fois vocales et gestuelles. Ils sont aussi capables de tisser des liens sociaux très forts sur le long terme et apprendre des séquences d’action complexe. En ce qui concerne la « danse », elle est plutôt utilisée pour faire la cour aux femelles avec certains mouvements de tête ou de corps. Mais lorsqu’il n’y a pas de femelle, sans besoin de séduire, les chercheurs se posent la question de savoir pourquoi le cacatoès danse ? Snowball n’a pas fini de faire bouger ses plumes : la prochaine étape consistera à évaluer ses talents lorsqu’un humain danse avec lui et si cette interaction influence ses mouvements ainsi que la durée de ceux-ci.
Connu depuis 2009 grâce à ses vidéos sur Internet, Snowball a fait l’objet de plusieurs recherches. Après plusieurs analyses, des neuroscientifiques d’Harvard avaient affirmé que le fait de suivre la musique en rythme en concordant ses mouvement était incontestablement en lien avec le langage. La danse serait un produit dérivé du langage. Ainsi, tous les animaux qui ont le sens du rythme pourraient avoir des capacités de langage. Cependant, tous ceux qui ont ces capacités ne seraient pas capables de danser en rythme. Ce sont les noyaux gris centraux qui lient l’audition et la motricité. Ils permettent au mouvement de continuer pendant qu’une nouvelle action démarre consciemment. Quand un perroquet apprend à parler, on peut observer des modifications de ces noyaux gris. Les même que chez les humains lorsqu’ils écoutent de la musique.
On n’a pas fini d’en entendre parler… et danser !
Source : scienceetavenir, le Figaro.
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