Deux soldats australiens tombés dans le nord de la France lors de la Première Guerre mondiale et demeurés plus d’un siècle sans sépulture ont été enterrés avec les honneurs lundi, en présence de leurs descendants, dans le cimetière militaire de Quéant (Pas-de-Calais).
« Nous sommes heureux et profondément soulagés, mon arrière-grand-père n’est plus un soldat inconnu désormais », a confié à l’AFP Robert MacBeth, âgé de 36 ans, qui a fait le voyage de Ballan (Sud) pour assister à la cérémonie très solennelle organisée par le gouvernement australien à Buissy.
Son aïeul, le soldat Hedley Roy MacBeth (mort à 31 ans), comme le caporal suppléant James Leonard Rolls (mort à 23 ans) ont été tués en mai 1917 lors de la deuxième bataille de Bullecourt, à une dizaine de kilomètres de là.
Les armées australienne et britannique y attaquèrent les positions allemandes et finirent par faire reculer la ligne de front d’un km, au bout d’une semaine et au prix de 7.000 victimes dans les rangs australiens.
Les corps des deux soldats du 24e bataillon d’infanterie de l’Australian Imperial Force furent découverts le 23 mai 2015, le long du talus d’une voie ferrée désaffectée près de Bullecourt.
Après analyse ADN des descendants, ils furent formellement identifiés en août 2018: selon les archives, ils se trouvaient dans une tranchée au sud du talus de la voie ferrée lorsqu’un obus d’artillerie a explosé à proximité.
Ils reposent désormais auprès des quelque 2.400 soldats du Commonwealth – dont des Britanniques, Australiens et un Néo-Zélandais – mais aussi Allemands, enterrés dans ce cimetière entretenu par la « Commonwealth war graves commission. »
« Nous pouvons désormais dire « nous l’avons trouvé » et venir le voir, nous savons où il est », a déclaré à l’AFP Irene Darby, petite nièce de James Leonard Rolls, « très heureuse et émue », qui vit à Canberra et honore chaque année sa mémoire lors de l’Anzac Day.
Environ 60.000 soldats australiens sont morts lors de la Grande Guerre.
Les pays du Commonwealth – qui rassemble les territoires de l’ancien Empire britannique – examinent régulièrement les restes humains mis au jour pour tenter de les identifier.
Les découvertes de dépouilles souvent enterrées à la hâte à proximité des tranchées ou ensevelies par un tir d’obus sont relativement fréquentes en France.
Les historiens estiment à 700.000 (sur 3,5 millions de morts) le nombre de soldats de toutes nationalités portés disparus sur le front ouest (Belgique, nord de la France, Alsace), théâtre principal des combats de la guerre de 14-18.
Source : AFP
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