Le gouvernement australien a annoncé jeudi dernier un changement en 2018 dans le mode d’évaluation de l’anglais requis pour entrer à l’université. Certains craignent un impact négatif sur le secteur très lucratif de l’enseignement supérieur qui génère 28 milliards de AU$ chaque année. Le professeur Seamus Fagan, directeur de l’English Language and Foundation Studies Centre à l’Université de Newcastle, lui, n’est pas inquiet.
Dès l’année prochaine, l’English Language Intensive Course for Overseas Students (ELICOS) devra faire passer des tests aux étudiants qui souhaitent intégrer un cursus universitaire… Ce changement, présenté comme majeur, n’en est pas un, selon Seamus Fagan. « Je crois qu’il y a une sorte d’incompréhension de la part des médias. Il y a toujours eu une évaluation lorsque les cours ELICOS devaient déboucher sur une entrée à l’université (…) Le gouvernement rendrait les conditions d’accès aux études supérieures plus sévères ? Ce n’est pas le cas. »
En revanche, réévaluer les standards d’évaluation est une démarche positive. Cela va contribuer à renforcer l’attractivité de l’Australie qui gagnera à avoir une réputation d’exigence pour ses étudiants internationaux. « C’est une amélioration, pas un changement. »
Tous les cours ELICOS devront proposer un minimum de 20 heures de cours particuliers et un ratio maximum de 1 professeur pour 18 étudiants… Une nouveauté ? En réalité, c’est ainsi depuis 2007.
Ensuite, les universités mettent en place leurs propres critères. Un porte-parole de l’Université de Sydney a expliqué que son établissement avait déjà des outils de sélection parmi les plus rigoureux, avec une note minimum exigée de 6,5 (sur 9) à l’IELTS (International English Language Testing System) voire 7,5 pour certains cours. Il est favorable aux décisions du ministre de l’éducation, M. Simon Birmingham, de rendre ce système plus sélectif encore.
Ce dernier a indiqué sur ABC radio ne pas connaître le niveau exact des 150 000 étudiants internationaux à l’université l’année dernière. « Mais nous savons que certains ne peuvent pas participer pleinement aux travaux de groupe et que d’autres ont de grosses difficultés à suivre en classe. » La députée de l’opposition, Tanya Plibersek, n’est pas hostile, mais elle attend les détails qui seront présentés par le gouvernement. Néanmoins, elle reconnaît : « Il est important que les étudiants internationaux aient un bon niveau d’anglais afin de profiter pleinement de l’enseignement qui leur est prodigué. »
Arjun Mathilajath Madathil, du Conseil des Etudiants Etrangers d’Australie, pensent que le nombre d’étudiants internationaux diminuera. Selon, lui : « Ils seront moins nombreux mais meilleurs, car actuellement beaucoup d’étudiants étrangers entrent à l’université avec un anglais très basique. »
La législation actuelle, pour l’obtention d’un visa étudiant, est précisée ici.
Sources : SBS et The New Daily
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