Un rapport choc déclare que les centres de réfugiés au large de l’Australie sont utilisés comme caisses noires par de potentiels criminels.
Des contractuels suspectés de trafic de drogues et d’armes ont reçu des millions de dollars du gouvernement australien à cause d’un manque de vérification préalable de la part de l’administration australienne en charge des centres de réfugiés au large de ses côtes, selon un rapport cinglant rédigé par Dennis Richardson, ancien chef de la défense.
Pour rappel, depuis 2012, le gouvernement australien envoie les demandeurs d’asile dans des centres sur les îles de Nauru et de Papouasie-Nouvelle-Guinée dans le but de dissuader les migrants d’entrer illégalement dans le pays. À l’origine, les demandeurs d’asyle restaient sur ces îles le temps que leur demande soit traitée, mais depuis juillet 2013, une fois arrivés là bas, ils n’ont plus le droit de revenir en Australie pour s’y installer.
En dépit des découvertes accablantes du rapport, Dennis Richardson a conclu que le gouvernement australien « n’avait peut-être pas d’autre choix que de contracter avec ces entreprises », en raison de l’environnement très risqué de ces centres de réfugiés off-shore.
Selon le rapport, le gouvernement australien a contracté avec :
- une entreprise dont les patrons étaient suspectés, par la possession d’une autre entreprise, de chercher à contourner les sanctions américaines contre l’Iran et d’être impliqués dans le blanchiment d’argent, la corruption et d’autres activités criminelles au vu d’importants transferts d’argent suspicieux ;
- des entreprises qui font l’objet d’enquêtes par la police fédérale australienne ;
- une entreprise dont le patron fait l’objet d’une enquête pour un potentiel trafic de drogues et d’armes sur le sol australien, « bien qu’à ce moment-là, il aurait été impensable que les personnes en charge des contrats soient au courant » ;
- une entreprise suspectée de corruption.
Les informations disponibles sur ces entreprises n’ont pas été consultées et par conséquent les risques d’intégrité n’ont pas été identifiés, mais cette faute n’aurait pas été commise volontairement. Avec plus de vérification préalable, le ministère des affaires intérieures aurait pu éviter cette situation ou mettre en place des mesures atténuantes, selon Richardson.
Il a été recommandé au gouvernement de renforcer ses activités de vérification préalable, en particulier en consultant assidûment les informations détenues par l’AUSTRAC (Australian Transaction Reports and Analysis Centre) et par la police fédérale.
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