Des chercheuses américaines ont suivi durant 25 ans la croissance d’enfants élevés au sein de familles lesbiennes. La conclusion de cette étude, publiée le 19 juillet dernier, ne rapporte aucune différence entre l’état de santé mentale de ces enfants, et ceux issus de familles hétéro-parentales.
Aux Etats-Unis, la National Longitudinal Lesbian Family Study (NLLFS) examine le développement social, psychologique et émotionnel des enfants grandissant dans des familles lesbiennes. Cette étude, menée par les docteurs californiennes Nanette Gartrell et Audrey Kohtrois – rejointes plus tard par la néerlandaise Henny Bos -, est l’une des plus longues et importantes du pays en la matière. Un de leurs rapports, publié dans la revue scientifique The New England Journal of Medicine, démontre l’absence de troubles psychiques chez les enfants élevés par des mères homosexuelles.
Les recherches débutent en 1986, lorsque les docteurs publient des annonces dans des librairies, cafés et journaux LGBT pour recruter des participantes. Elles réussissent alors à recruter 154 futures mamans lesbiennes, venant de Boston, Washington et San Francisco : 70 mères naturelles et co-mères, et 14 mères célibataires. L’étude démarre donc avec 84 femmes, enceintes par insémination artificielle, dont une donnera naissance a des jumeaux.
De la conception à l’âge adulte
Les chercheuses ont divisé leur étude par périodes, selon la croissance des enfants, pour procéder à des analyses comparatives. Elles ont ainsi comparé les résultats obtenus avec ceux de l’échantillon normatif d’Achenbach, censé représenter l’état de santé mental normal d’un enfant aux États-Unis. Les participants, devenus jeunes adultes, ont alors été évalués selon leur âge, leur sexe, leur origine ethnique et leur niveau de scolarité.
Si l’étude s’arrête à l’âge de 25 ans, c’est avant tout parce que la plupart des maladies psychiatriques apparaissent dès le début de l’âge adulte. Les trois docteurs ont ainsi pu rechercher des troubles éventuels de l’attention et du comportement, des problèmes de dépression, d’anxiété, d’agressivité… Leur fonctionnement adaptatif a aussi été analysé, et aucune différence significative n’a été constatée en ce qui concerne les relations avec la famille, les amis, les conjoints ou le rendement scolaire et professionnel.
Une étude encore faible sur le point sociologique
« Au cours des 32 années qui se sont écoulées depuis le lancement de la NLLFS, les familles participantes ont connu une plus grande visibilité et acceptation des lesbiennes, gais, bisexuels et transgenres (aux USA). Ces facteurs peuvent avoir contribué à la bonne santé psychologique de ces personnes », écrivent les trois chercheuses dans leur rapport.
Mais là où elles révèlent un biais sociologique, c’est avant tout dans la représentation de leur échantillon. En effet, les enfants étudiés sont à 90,9% blancs, et 87% d’entre eux sont diplômés d’études supérieures, ce qui s’explique en partie par le faible nombre de participants à l’enquête. Les docteurs espèrent mener prochainement d’autres études, notamment chez d’autres minorités sexuelles : gais, bisexuels et transgenres. Le choix d’une population plus vaste et diversifiée sur le plan de l’origine ethnique, de l’éducation, du revenu, de l’identité et de l’orientation sexuelle est aussi envisagé.
Source : La Libre Belgique
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