Le Conseil Australien des services sociaux déclare qu’un cas « inadmissible » montre pourquoi le système d’obligations mutuelles doit être « remplacé par un système équitable » pour les demandeurs d’emploi. En effet, les allocations Centrelink d’un patient atteint d’une tumeur ont été suspendues alors qu’il était à l’hôpital le temps de se remettre d’une opération.
Le gouvernement Albanese envisage donc de réformer le système des services de l’emploi à la suite d’un rapport parlementaire accablant qui a critiqué le système des obligations mutuelles. Celui-ci rend possible la suspension des prestations sociales des demandeurs d’emploi s’ils ne s’acquittent pas de tâches telles que la participation à des réunions et la soumission de demandes d’emploi.
Dans le cadre du régime actuel, des centaines de milliers de personnes voient leurs allocations suspendues chaque année en raison de ce que le Conseil australien des services sociaux (Acoss) a décrit comme un « système automatisé oppressif ». Plusieurs plaintes le dénoncent en le décrivant comme une source de stress, qui exacerbe la pauvreté et peut rendre plus difficile la recherche d’un emploi.
Ainsi, Mark* (nom modifié pour des raisons de confidentialité), un bénéficiaire de l’aide sociale basé dans le Victoria, a vu ses paiements suspendus par son agence en avril l’année dernière. À l’époque, il était également sans domicile fixe. Une lettre de Services Australia, indique que le paiement de Mark a été « interrompu à partir du 14 avril 2023 parce qu’il ne s’est pas rendu ou a été en retard à un rendez-vous organisé par son prestataire le 13 avril 2023 ». Aucune réglementation n’oblige les agences pour l’emploi à s’entretenir avec les demandeurs d’emploi avant de suspendre leurs paiements. Mark avait pourtant déposé un certificat médical auprès des Services australiens, indiquant qu’il n’était pas en mesure de remplir ses obligations en raison d’une intervention chirurgicale visant à retirer une tumeur au cerveau dans un hôpital de Melbourne le 10 avril.
« J’ai fini à l’hôpital après l’opération et j’ai reçu un SMS de [l’agence pour l’emploi] disant qu’ils avaient annulé mes paiements, ce qui était vraiment frustrant », a-t-il déclaré.
En raison du délai de traitement du certificat médical, il n’a pas été autorisé à travailler avant d’avoir reçu l’approbation. Il lui a fallu six semaines pour que son paiement soit rétabli, car il se remettait d’une opération au cerveau et était très confus.
Mark ajoute : « Je me suis dit, bon sang, c’est tout ce qu’il me faut pour qu’on me coupe ça. Comment vais-je pouvoir payer mon loyer ? Acheter de la nourriture ? C’était juste un coup de pied dans les tripes dont je n’avais pas vraiment besoin à ce moment-là.”
Après l’hôpital, Mark est allé vivre chez sa sœur dans la région de Victoria pendant qu’il se rétablissait. Elle l’a aidé à contacter Services Australia et à demander une exemption médicale. Aujourd’hui, il s’affirme reconnaissant quant à l’obtention de cette dernière, mais rappelle qu’il avait besoin de soutien dès le début : « il n’y en avait tout simplement pas ».
Cassandra Goldie, directrice générale de l’Acoss, a déploré :
« Chaque mois, plus de 80 000 personnes sont menacées de perdre l’aide au revenu qui leur permet à peine de se nourrir et de se loger, souvent à cause de systèmes automatisés oppressifs qui peuvent rendre impossible le respect de leurs obligations »
La semaine dernière, un porte-parole du Ministère de l’emploi et des relations sur le lieu de travail a déclaré que moins de 10 % des suspensions, soit 28 283, avaient abouti à une interruption des revenus. La durée médiane de la suspension est de quatre jours ouvrables.
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