Rayé du calendrier pendant deux ans à cause du Covid, le Tour Down Under renaît de ses cendres mardi en Australie pour lancer la saison cycliste et mettre en route un peloton plus que jamais sous le joug de la jeunesse triomphante.
Pendant la pandémie, le directeur de la course Stuart O’Grady avait réussi à maintenir l’épreuve sous assistance respiratoire, en proposant une déclinaison 100% nationale.
Quatre mois après les Mondiaux à Wollongong, qui ont marqué le retour de l’Australie sur la scène cycliste internationale, voilà le Tour Down Under de retour dans sa configuration planétaire avec un parcours de six étapes dans et autour d’Adélaïde.
Plusieurs grands noms ont fait le voyage, dont les Britanniques Geraint Thomas, Simon Yates et Chris Froome, au milieu d’une armada de vedettes locales comme Michael Matthews, Jai Hindley, vainqueur du dernier Giro, ou Ben O’Connor.
Pour voir les plus grandes stars du peloton clipser leurs pédales en course, il faudra attendre encore un peu.
Le champion du monde Remco Evenepoel vient d’arriver en Argentine où il fera sa rentrée fin janvier au Tour de San Juan, course sortie elle aussi de réanimation.
Il faudra patienter jusqu’en février pour revoir en compétition Tadej Pogacar, sur l’UAE Tour, et le vainqueur sortant du Tour de France Jonas Vingegaard, qui découvrira Paris-Nice.
– Des Mondiaux en août –
Quant à Mathieu Van der Poel et Wout van Aert, ils continuent pour l’instant à s’échapper sur le cyclo-cross avec, en ligne de mire, les Championnats du monde de la discipline le 4 février aux Pays-Bas.
Avec ce retour à la normale, le peloton espère en avoir fini avec les écouvillons et les tests angoissants. A commencer par Julian Alaphilippe qui sera très motivé pour sa rentrée fin janvier au Challenge de Majorque après son « annus horribilis » émaillé de blessures et de contaminations.
Le calendrier 2023 retrouve sa construction dramaturgique habituelle jusqu’au Tour de France, le point d’orgue de la saison, qui s’élancera le 1er juillet de Bilbao, dans le Pays basque espagnol, deuxième départ de l’étranger d’affilée après celui de Copenhague, avant le troisième l’an prochain à Florence, en Italie.
Auparavant, on aura les courses hivernales d’un jour en France et en Espagne, les premières grandes courses par étapes – Paris-Nice et Tirreno-Adriatico -, le premier monument – Milan-Sanremo -, les classiques flandriennes, Paris-Roubaix, les Ardennaises, le Giro et le Dauphiné.
Le Tour sera suivi très rapidement des Championnats du monde, placés d’habitude en septembre mais qui ont été avancés pour donner lieu à des « Super Mondiaux » (3 au 13 août à Glasgow) réunissant treize disciplines (route, piste, VTT, BMX…) dans un même lieu, comme ce sera désormais le cas tous les quatre ans en année préolympique.
– Cannibales –
Pour animer la saison, on attend d’abord les deux « cannibales » Evenepoel et Pogacar. Mais sur les grands tours, ils vont continuer à se livrer à un duel à distance, puisque le Belge a privilégié le Giro où il bataillera avec Primoz Roglic, Geraint Thomas et Thibaut Pinot dont ce sera la dernière saison.
Pogacar a lui fait de la reconquête du Tour de France son principal objectif face à celui qui lui a chipé la couronne, le discret Danois Jonas Vingegaard.
La saison comporte son lot d’incertitudes, comme la capacité d’Egan Bernal, gravement accidenté en Colombie il y a un an, à retrouver son meilleur niveau.
Le niveau va-t-il encore monter d’un cran ou a-t-on atteint un pallier lors d’une saison 2022 ébouriffante ?
Et verra-t-on un nouveau jeune éclore pour venir rivaliser avec les meilleurs ? En Espagne, Juan Ayuso, 20 ans, troisième de la dernière Vuelta, et Carlos Rodriguez ont déjà pris rendez-vous, alors que la Belgique lance une nouvelle pépite avec Cian Uijtdebroeks, 19 ans.
Sachant que les Evenepoel et Pogacar, étendards de cette jeunesse triomphante, n’ont même pas encore 25 ans. Le Slovène sera d’ailleurs une nouvelle fois en lice pour le maillot blanc du meilleur jeune sur le Tour de France.
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