Cyber-attaques contre le Parlement et la chaine de télévision Channel 9, que s’est-il passé ?

Le Parlement Fédéral et la Chaine de télévision Channel 9 ont été visés par des cyber-attaques dimanche 28 mars 2021. Leurs services informatiques ont connu « de fortes perturbations » à peu près au même moment ce qui a soulevé la suspicion d’experts du domaine, même si un lien entre les deux événements n’a pas encore été établi.

Les perturbations des systèmes ont empêché le personnel du Parlement d’accéder à leurs emails sur leurs mobiles, alors que Channel 9 n’a pas pu diffuser certains de ces programmes.

Le Australian Cyber Security Centre est en train d’enquêter sur ces deux incidents.

Craig Valli, le directeur de l’institut de recherche sur la sécurité de l’Université Edith Cowan, a expliqué à ABC que ce type d’attaques était possible quand les systèmes n’étaient pas protégés contre des codes malicieux.

M Valli a également suggéré que les motivations derrière l’attaque de Channel 9 pouvaient être liées au fait que certains journalistes enquêtent actuellement sur des affaires dont les principales informations sont confidentielles. Les hackers auraient donc pu chercher à accéder à ces données.

Rachael Falk, chef executif du Cyber Security Cooperative Research Centren a précisé qu’il était pour le moment impossible de déterminer si les attaques ont été possibles en raison de la défaillance de protection des systèmes, ou grâce à la haute sophistication des attaques en elles-mêmes.

« C’est un rappel pour tous qu’on ne peut pas être négligent quand il s’agit de cyber-attaques. »

« Si c’est arrivé à Channel 9, ça peut arriver à tout le monde. »

Au début du mois de mars, le Australian Cyber Security Centre avait prévenu les organisations utilisant Microsoft Exchange de protéger de façon urgente leur logiciel après que des hackers aient réussi à le compromettre.

En effet, les codes malicieux peuvent se répandre très rapidement une fois qu’ils ont pénétré un logiciel.

Channel 9 a décrit cette attaque comme étant la plus importante ayant touché une entreprise de médias dans l’histoire de l’Australie.

Le Professeur Valli a émis des doutes quant à cette qualification, mais a tout de même concédé que cette attaque pouvait avoir été celle avec le plus de conséquences, puisque de nombreux programmes de la chaîne ont été arrêtés pendant plusieurs heures.

Des sources au Gouvernement fédéral ont expliqué que l’attaque sur leurs emails n’était pas très sophistiquée, mais qu’elle était cependant sérieuse.

Des questions quant aux motivations précises des hackers ont été levées, avec notamment des suspicions sur la potentielle implication d’états étrangers.

Le Professor Valli a rappelé qu’il était « fort possible » que ces attaques aient été menées par un état, mais qu’il se pouvait aussi que le système ne soit simplement pas bien protégé.

Il a également indiqué que si ces attaques n’étaient pas soutenues par une puissance étrangère, alors cela montrerait le manque criant de protection des systèmes.

Mme Falk a précisé qu’il était, à ce stade, encore trop tôt pour déterminer de l’implication d’états étrangers. Elle a aussi indiqué que la plupart du temps ce type d’attaque était simplement « opportuniste ».

Pour le moment, l’enquête n’a pas encore spécifié si les hackers avaient réussi à atteindre des informations sensibles ou confidentielles.