Ces innovations qui vont changer le cours de l’aviation : quand les avions n’auront plus de hublot

Tous les avions se ressemblent, ils volent tous plus ou moins à la même vitesse et à la même altitude. Pourtant, depuis le Comet, le Boeing 707 et la Caravelle, de substantiels progrès ont été réalisés grâce à une inlassable recherche. Depuis les origines, l’aéronautique est l’un des vecteurs d’études et d’expérimentations les plus dynamiques. Matériaux, aérodynamique, motorisations, commandes de vol : entre 1955 et aujourd’hui, tout a changé dans un avion. Ce n’est pas fini : la numérisation offre d’immenses possibilités dès la conception de l’aéronef et de ses moteurs. Production et maintenance sont aussi en complète révolution, de même que l’exploitation de l’avion lui-même, son utilisation opérationnelle. En cinq épisodes, cette série estivale donne quelques axes de développement de l’aviation de demain.

De carré à ovale, le hublot a évolué au cours de l’histoire de l’aviation. Par mesure d’économie, certaines compagnies voudraient désormais s’en passer. Des avions sans hublots seraient aussi plus sûrs.

Volera-t-on prochainement sur des avions sans hublots ? L’idée fait son chemin au sein des professionnels de l’aéronautique. Emirates, l’une des plus grandes compagnies au monde, pense ainsi sérieusement voler avec des aéronefs munis de « fenêtres virtuelles » dans les années à venir. C’est du moins ce qu’a affirmé son patron, le Britannique « Sir » Tim Clarck à nos confrères de la BBC, il y a quelques semaines.

L’intérêt des compagnies aériennes pour ce nouveau type d’engin est purement économique. « Un avion sans hublots est 50 % plus léger », affirme Tim Clark, pour qui cette innovation représentera une économie de carburant considérable. Mais on ne voyagera pas dans le noir pour autant : la compagnie de Dubai pense ainsi munir ses avions de « hublots virtuels », des écrans numériques haute-définition reproduisant exactement le paysage extérieur. « La disparition des hublots entraînerait l’installation d’écrans, pour proposer des fenêtres virtuelles et afficher l’extérieur« , développe M. Clark. Les avions long-courriers sont déjà nombreux à retransmettre les images de caméras extérieures, installées à l’avant et en dessous de l’appareil.

Voyager sans hublot serait plus sûr

Mais n’est-ce pas dangereux de voler sans hublots « réels » ? Non, d’après le porte-parole d’Airbus, Jacques Rocca, qui l’explique dans une interview accordée à « Ouest France ». « Les hublots apportent aux passagers un confort visuel et évitent d’avoir un sentiment de claustrophobie, explique-t-il. Ils n’ont aucune utilité en soi. D’ailleurs, ces avions sans hublots existent déjà, pour les aéronefs cargos destinés aux compagnies de fret, telles que Fedex ou UPS. »

En fait, ces aéronefs sans hublots seraient même plus sûrs. Qui dit plus de fenêtre, dit plus aucun risque d’explosion de la vitre et donc une moindre probabilité de dépressurisation de la cabine. Or ces cas sont encore fréquents dans l’aérien et peuvent être fatals. En avril dernier, le moteur d’un appareil de la compagnie « low cost » américaine Southwest Airlines a ainsi éclaté, faisant exploser le hublot d’une passagère à 10 000 mètres d’altitude. Cette dernière est décédée et l’avion a dû atterrir en urgence suite à une forte dépressurisation de la cabine. Il faut savoir qu’à une altitude aussi élevée, la pression de l’air se raréfie et, à bord de l’avion, on compense en augmentant la pression artificiellement.

De carrés à ovales

Alors adieu les hublots ? L’histoire de l’aviation a montré que le secteur avait peu de tabous et la capacité de s’adapter.

Apparus dès le début des vols commerciaux dans les années 20, les hublots des avions n’ont ainsi pas toujours été ovales. En fait, ils ne le sont que depuis les années 50. Jusque-là, ils pouvaient être ronds ou même carrés.

Mais différents accidents tragiques ont poussé les ingénieurs à revoir la forme de ces « vitres ». Les problèmes sont survenus au début des années 50 avec les premiers avions de ligne à réaction de l’histoire de l’aviation, les De Havilland Comet. Ces avions britanniques, qui pouvaient atteindre 10 000 pieds pour une vitesse de 800 km/h, avaient des hublots carrés.

Dès son arrivée, le Comet connut un énorme succès auprès des passagers, y compris auprès de la reine mère Elizabeth et la princesse Margaret, qui devinrent les premiers membres de la famille royale britannique à voler en jet en 1953.

Deux accidents qui changèrent tout

Mais l’année 1954 fut tragique : deux avions Comet explosèrent en plein vol à quelques mois d’intervalle, tuant tous leurs passagers à bord. Après différentes enquêtes poussées, les ingénieurs se rendirent compte que les cabines des avions avaient été victimes de dépressurisation car les hublots carrés s’étaient fissurés aux coins.

Or les tests démontrèrent que quand les hublots sont ovales, la pression est répartie correctement et les risques de fissure disparaissent. Les risques d’accidents sont donc également minimisés. Cette forme ovale est aussi la plus appropriée pour amortir un choc et éviter l’explosion de la vitre. Notons aussi que plus l’avion est destiné à voler haut et plus ses hublots sont petits. Le supersonique Concorde, qui pouvait atteindre 16 000 à 18 000 mètres, possédait ainsi de minuscules hublots.

Raphael Meulders

lalibre.beSource : La Libre Belgique

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