En ce vendredi 8 mars, Journée Internationale des Droits des Femmes, synonyme pour certains de promotions sur les rouges à lèvres et de formules 1+1 gratuit pour les casseroles ou les crèmes anti-âge, il semble nécessaire de se recentrer sur l’objectif premier de cette journée, à savoir célébrer l’évolution de la condition des femmes dans la société. L’Australie, deuxième nation à avoir octroyé le droit de votes aux femmes après la Nouvelle-Zélande, est un pays pionnier dans la lutte pour l’égalité des genres. De nombreuses femmes, chacune à leur manière, ont contribué à ces avancées.
Pour y voir plus clair, voici une liste, non exhaustive, de 5 femmes qui ont marqué la lutte féministe en Australie d’hier à aujourd’hui, car, de fait, le combat est loin d’être terminé.
Edith Cowan

Edith Cowan, née en 1861 en Australie Occidentale, est la première femme à avoir été élue au Parlement australien. Dès 1890, elle s’intéresse à la cause des femmes, faisant du droit à l’éducation et du droit de vote ses combats de prédilection. En effet, elle est la cofondatrice du Karrakatta Club, un groupe militant pour l’octroi du droit de vote aux femmes. Elle oeuvre également pour briser les tabous autour de la prostitution, de la contraception et des crimes sexuels. Lors de son discours d’entrée au Parlement, durant lequel elle est maintes fois interrompue, Cowan dit vouloir apporter une perspective féminine dans la gestion du pays. C’est grâce à elle si les femmes australiennes ont aujourd’hui l’accès aux professions juridiques.
Jane Foss Barff
Jane Foss Barff, née en 1863, est une figure de proue dans la lutte pour l’accès à l’éducation pour les femmes en Australie. Elle est par ailleurs la première femme à avoir obtenu un master en Arts à l’Université de Sydney. Elle-même pédagogue et enseignante, elle a créé, avec Louisa McDonald, la Sydney University Women’s Association en 1892. La même année, elle devient tutrice des étudiantes à l’Université de Sydney, et par la même occasion l’unique femme du corps professoral universitaire. Elle est également présidente de la University Women’s Settlement dans les années 1910. Son engagement pour les femmes auprès de l’Université de Sydney est sans pareille
Germaine Greer
Germaine Greer, auteure et militante féministe australienne née en 1939, a contribué à faire grandir l’influence du mouvement qu’elle a porté tout au long de sa vie. Son livre The female Eunuch (La Femme Eunuque), publié en 1970, est un manifeste révolutionnaire qui questionne l’impact du patriarcat et des normes de genre dans la société de la deuxième moitié du XXème siècle. Par son biais, elle appelle les femmes à s’émanciper des lois implicites qui régissent un grand nombre de domaines du quotidien, notamment relatives à la sexualité, la maternité, le mariage ou encore à l’activité économique. La force de discernement et la pensée féministe qui émanent de ses ouvrages continue à inspirer les féministes du monde entier.

Nova Peris
Nova Peris est une athlète, militante et femme politique australienne née en 1971. Elle est la première femme aborigène à remporter une médaille d’or aux Jeux Olympiques, auxquels elle concourt en 1996 dans la catégorie hockey sur gazon. Cette notoriété lui permet de participer activement à la lutte en faveur de l’égalité des genres et de l’autonomie des femmes. Elle s’attache ainsi particulièrement à souligner l’importance de l’accès à l’éducation et aux services de santé pour les femmes aborigènes. En reconnaissance de ses contributions, elle est nommée à l’Ordre d’Australie en 1997. En 2013, Nova Perris devient la première femme aborigène élue au Parlement australien. Son engagement envers les droits des femmes lui vaut de multiples distinctions.
Clementine Ford
Clementine Ford est une écrivaine, commentatrice et militante féministe. Figure importante du mouvement MeToo en Australie, elle dénonce les abus sexistes et la violence subie quotidiennement par de nombreuses femmes. Après avoir subi un harcèlement en ligne, elle a partagé publiquement les messages haineux, les menaces et les insultes qui lui étaient adressées sur les réseaux sociaux. Ainsi, à travers ses écrits et ses prises de parole, elle aborde régulièrement des questions relatives au harcèlement sexuel, à la discrimination de genre ou encore à la culture du viol. Elle plaide donc pour des changements significatifs dans la société et dans les institutions du pays qui permettraient de garantir l’égalité et la sécurité des femmes.
Liséane Sabiani et Marie Dumont
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