Les appels et pressions diplomatiques se sont multipliés pour tenter de sauver la vie de neuf condamnés en attente d’exécution en Indonésie, parmi lesquels huit étrangers, la France et l’Australie rappelant leur opposition à la peine capitale « en toutes circonstances ».
Les autorités de ce pays d’Asie du Sud-Est ont formellement notifié aux huit étrangers — d’Australie, du Brésil, des Philippines et du Nigeria — que leur exécution au côté d’un détenu indonésien était imminente. Certains medias australiens annoncent l’exécution mercredi matin, ils ont en effet publié des photos de croix mortuaires destinées aux cercueils des condamnés, avec la date du 29.04.2015.
Le président français François Hollande et le Premier ministre australien, Tony Abbott, ont « rappelé que la France et l’Australie partageaient un même attachement aux droits de l’homme et condamnaient le recours à la peine de mort en tous lieux et en toutes circonstances », selon un communiqué de la présidence française diffusé à l’issue d’entretiens à Paris.
Les pressions diplomatiques internationales se sont intensifiées ces derniers jours, mais Jakarta reste inflexible, le célèbre boxeur philippin Manny Pacquiao ayant joint sa voix aux appels à la clémence en suppliant le président indonésien, Joko Widodo, d’épargner la vie de la Philippine Mary Jane Veloso, seule femme en attente d’exécution parmi les neuf condamnés.
Interrogé par des journalistes, le vice-président indonésien, Jusuf Kalla, a balayé les critiques internationales: « C’est habituel, rien de particulier, ça peut être l’émotion, mais la loi c’est la loi », a-t-il déclaré en référence à la législation indonésienne prévoyant la peine capitale pour le trafic de drogue.
L’Australie a elle aussi réitéré ses appels à la clémence pour ses deux ressortissants, alors que le groupe de presse australien Fairfax Media a publié lundi de nouvelles accusations de corruption des juges qui ont condamné le duo en 2006. Selon Fairfax, les magistrats auraient demandé plus d’un milliard de roupies (environ 95.000 euros) pour leur épargner la peine de mort et infliger une peine de moins de 20 ans de prison.
Interrogé à ce sujet, le président indonésien a laissé entendre que cette question aurait dû être soulevée au moment où les faits se sont produits.
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