Andrew Chan, 31 ans, et Myuran Sukumaran, 33 ans, condamnés en 2006 à la peine de mort pour avoir dirigé un réseau de trafiquants d’héroïne entre l’Indonésie et l’Australie, ont quitté mercredi matin leur cellule de la prison de Kerobokan (Bali) pour rejoindre l’île de Nusakambangan où se déroulera l’exécution.
Michael Chan a essayé de voir son frère Andrew avant son départ mais il s’est fait refouler à l’entrée du centre de détention. Environ 200 policiers, 50 soldats et des canons à eau avaient été déployés autour de l’établissement pénitentiaire.
Les autorités n’ont toujours pas annoncé la date de leur exécution, le transfert suggère que l’exécution est imminente. Les dernières déclarations des officiels précisent que l’exécution n’aura vraisemblablement pas lieu cette semaine. Généralement, les condamnés à mort sont avertis 72 heures avant d’être exécutés par un peloton.
Selon le ministre indonésien de la Justice, Muhammad Prasetyo, les derniers préparatifs de l’exécution, en particulier l’entraînement du peloton, étaient en cours. Les deux Australiens figurent parmi dix condamnés à mort appelés à être fusillés. D’autres étrangers originaires de France, du Brésil, des Philippines, du Nigeria et du Ghana ont eux aussi vu leur demande de grâce présidentielle rejetée.
Le Français Serge Atlaoui, condamné en 2007, a déposé une demande en révision du procès devant un tribunal de la banlieue de Jakarta. Une audience est prévue dans ce cadre le 11 mars. Originaire de Metz, il avait été arrêté en 2005 lors d’une opération de police dans un laboratoire de production d’ecstasy, dans la banlieue de Jakarta. Il avait été condamné dans un premier temps à la prison à perpétuité, mais la Cour suprême avait aggravé la sanction en 2007.
Le nouveau président indonésien, Joko Widodo, a fait savoir peu après son arrivée au pouvoir en octobre qu’aucune grâce ne serait accordée aux condamnés à mort dans les affaires de trafic de drogue. Il estime que son pays est dans une situation d’état d’urgence en matière de stupéfiants, avec la mort de dizaines de jeunes chaque jour.
Ce mercredi, le Premier ministre australien Tony Abbott a déclaré qu’il était révolté et a appelé l’Indonésie à « changer d’avis » sans pour autant entretenir de grands espoirs…« Nous abhorrons la criminalité liée à la drogue, mais nous abhorrons aussi la peine de mort. Nous pensons que ces deux Australiens méritent d‘être punis, mais ils ne méritent certainement pas d‘être exécutés. C’est notre position. Je crois que des millions d’Australiens sont malades à l’idée de cette exécution.’‘
Sources: theguardian
Discussion à ce sujet post