La ministre canadienne de l’Environnement a annoncé dimanche une hausse des prix du carburant afin d’atteindre les objectifs du pays en matière de réduction de gaz à effet de serre. Une décision qui en rappelle une autre avec les conséquences que l’on sait.
« Le prix de l’essence augmentera d’un peu plus de 4 cents (le litre, soit 2,7 centimes d’euros, NDLR), a indiqué la ministre Catherine McKenna, dans une interview à la chaîne anglophone CTV.
Selon la ministre, cette hausse des prix à la pompe, liée à l’entrée en vigueur lundi d’une taxe carbone, devrait inciter les automobilistes à choisir d’autres moyens de transport moins énergivores.
« Cela incite les gens à se dire qu’ils devraient choisir un véhicule plus économe en énergie, ou peut-être les transports en commun », a argumenté Mme McKenna.
Outre l’essence, le charbon, le mazout, le propane et le gaz naturel seront aussi taxés.
Le gouvernement libéral a imposé cette taxe carbone dans les provinces de l’Ontario, la Saskatchewan, le Manitoba et le Nouveau-Brunswick, dont il estime qu’elles n’ont pas pris de mesures jugées compatibles avec les objectifs nationaux de réduction de gaz à effet de serre.
L’annonce a provoqué l’ire des premiers ministres progressistes-conservateurs des provinces concernées. Ils contestent la constitutionnalité de la taxe carbone, qui selon eux, empiète sur leur prérogative.
Le premier ministre de la Saskatchewan nouvellement élu, Scott Moe, a fait savoir la semaine dernière qu’il déposerait plainte contre Ottawa.
Pour sa part, le gouvernement fédéral a réitéré qu’il entendait toutefois rembourser 90% des recettes tirées de cette taxe aux contribuables des quatre provinces sous forme de remboursement d’impôts. Pour le gouvernement, il s’agit de rester prudent et d’éviter que le mouvement des « Gilets Jaunes » ne s’exporte Outre-Atlantique.
« Vous allez récupérer votre argent. Une famille de quatre personnes en Ontario touchera 307 dollars », a illustré la ministre.
Le reste des fonds sera aussi investi dans les villes, les écoles, les hôpitaux, les entreprises et les communautés autochtones afin de les aider à améliorer leur efficacité énergétique ou à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
M. Trudeau a indiqué samedi sur Twitter que cette taxe constituait le « meilleur moyen pour lutter contre les changements climatiques ».
Au niveau national, le prix de la tonne de CO2 – le principal gaz responsable du réchauffement climatique – passera à 50 dollars en 2022 après avoir été fixé à 20 dollars depuis le 1er janvier 2019.
« A partir de l’an prochain, on ne pourra plus polluer gratuitement au Canada », avait déclaré le premier ministre Justin Trudeau, en octobre dernier.
Source : AFP
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