Le gouvernement fédéral devrait imposer une taxe sur les boissons sucrées dans le but de lutter contre l’obésité grandissante en Australie.
L’obésité : un problème en forte hausse en Australie
L’Institut Grattan a publié un rapport incitant le gouvernement fédéral à imposer une taxe de 40 centimes pour 100 grammes de sucre sur les boissons non alcoolisées contenant du sucre ajouté. Selon l’Institut, une taxe sur les produits sucrés pourrait réduire la consommation de boissons gazeuses de 15% et permettre de recueillir 500 millions de dollars.
Chaque année, l’obésité coûterait aux contribuables australiens plus de 5,3 milliards de dollars, et la proportion d’adultes australiens obèses serait de 28%, contre moins de 10% dans les années 1980. Et c’est sans compter les 36% supplémentaires qui sont en surpoids.
Stephen Duckett, directeur du programme de santé de l’Institut, a déclaré que les boissons gazeuses n’étaient pas uniquement responsables du problème de l’obésité, mais qu’elles devraient être ciblées parce qu’elles ne possèdent aucune valeur nutritive et que les enfants en sont de grands consommateurs. D’ailleurs, environ 7% des enfants australiens sont obèses : un chiffre en nette hausse.Dans le rapport de Grattan, on nous rappelle également que le surpoids excessif augmente le risque de décès prématuré, de diabète et de maladies cardiovasculaires de manière significative.
Taxer les boissons sucrées, une mesure qui fait polémique
Selon les experts, la cause principale de l’obésité en Australie serait la suralimentation d’aliments transformés, de sucre, de graisse et de sel, moins chers et plus disponibles en grandes surfaces. Pour justifier la taxation des boissons sucrées, le Dr Duckett a déclaré qu’une telle mesure avait déjà fait ses preuves dans la réduction de l’obésité. « Il y a eu un certain nombre d’études sur les pays d’outre-mer qui ont introduit des taxes de ce type, comme le Mexique ou la ville de Berkley en Californie. Les gens y ont délaissé les boissons sucrées pour privilégier l’eau du robinet ou l’eau minérale », a-t-il dit.
L’industrie alimentaire, les producteurs de sucre et les agriculteurs se sont quant à eux opposés aux propositions de taxes sur le sucre, affirmant qu’il n’y avait aucune preuve que de telles mesures amélioreraient la santé. Le vice-Premier ministre Barnaby Joyce a d’ailleurs qualifié cette disposition de « taxe moraliste » qui aurait des répercussions énormes sur les producteurs de sucre dans le nord de l’Australie.
D’autres opposants à la « sugar tax » affirment même qu’il s’agit d’une question de choix et de responsabilité personnelle, et que par conséquent, le gouvernement n’a pas à intervenir.
Source : http://www.smh.com.au/comment/sugar-tax-isnt-a-sign-of-the-nanny-state-its-a-step-in-the-right-direction-20161122-gsun3c.html
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