Une Bangladaise qui avait pu entrer en Australie sur un visa d’étudiante, mais avec l’intention de commettre un attentat au nom du groupe Etat islamique, a été condamnée mercredi à 42 ans de réclusion pour avoir grièvement blessé au couteau de cuisine l’homme qui l’hébergeait.
Momena Shoma, 26 ans, n’avait pas contesté cette attaque menée huit jours seulement après son arrivée en Australie en février 2018.
Blessé au cou pendant son sommeil, son hôte, Roger Singaravelu, avait survécu et a assisté au procès de Mme Shoma devant la Cour suprême de l’Etat de Victoria, à Melbourne, dans le sud de l’Australie.
Mme Shoma, qui était vêtue d’un niqab noire lors des audiences, avait crié « Allah Akbar » lors de l’attaque.
« Vos actions et vos mots, et les intentions qui les accompagnent, sont glaçants », a déclaré la juge Lesley Taylor en prononçant une condamnation à 42 années de prison avec une période de sûreté de 31 ans. Elle risquait la perpétuité.
La magistrate a affirmé que « la population australienne avait été saisie d’une vague d’horreur » en prenant connaissance des actes de l’accusée.
« Mais ces actes ne font pas de vous une martyre. Ils ne font pas de vous une héroïne de l’islam. Ils font de vous une criminelle quelconque. »
L’accusation avait affirmé que l’accusée s’était radicalisée à Dacca en 2013, en se laissant convaincre par l’idéologie jihadiste de l’EI.
Faute d’avoir obtenu le droit d’aller étudier en Turquie, ce qui, espérait-elle, devait lui ouvrir la voie des zones syriennes sous le contrôle de l’EI, Mme Shoma avait obtenu une bourse pour étudier à l’Université La Trobe de Melbourne, ville où elle était arrivée le 1er février 2018.
Elle fut accueillie par une famille australienne dans le cadre d’un programme d’accueil d’étudiants étrangers et commença d’emblée à préparer son attaque.
Le 3 février, elle acheta des lunettes de vision nocturne et le 6, commença à s’entraîner en donnant des coups de couteau dans le matelas du lit de ses hôtes, quand le couple était absent.
La famille découvrit les dégâts et demanda immédiatement au programme de placement d’étudiants de l’envoyer ailleurs.
C’est alors que Mme Shoma fut placée dans la famille Singaravelu. Trois jours plus tard, après avoir regardé des vidéos de l’Etat islamique, elle commettait son attaque, selon l’accusation.
M. Singaravelu, immigrant originaire de Malaisie, a confié mercredi à la presse qu’il ne comprenait toujours pas comment il était encore en vie. Il s’est interrogé en outre sur la façon dont Mme Shoma avait pu obtenir un visa pour l’Australie.
« Nous sommes venus de Malaisie, un pays musulman. Nous sommes venus en quête d’une vie meilleure et, surtout, pour la sécurité de ce pays », a-t-il dit. « Comment a-t-elle pu être admise ici, alors qu’elle était sur la liste rouge d’autres pays? »
AFP
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