Un non au référendum sur les droits des peuples autochtones serait une « honte » pour l’Australie, a affirmé lundi un célèbre défenseur des droits à cinq jours du vote qui, selon des sondages, pourrait se traduire par une victoire du non.
Les Australiens font face à un « choix moral », a estimé Noel Pearson, un avocat autochtone qui milite pour la défense de leurs terres et un des auteurs de « La Voix ». Ce projet de modification de la Constitution vise à donner aux premiers habitants de l’île le droit d’être consultés sur les politiques qui les concernent.
« Un choix nous apportera la fierté, l’espoir et la foi en l’autre, tandis que l’autre nous ramènera, je pense, en arrière et fera honte au pays », a-t-il déclaré à la télévision australienne ABC.
Selon un sondage réalisé par Newspoll et publié dimanche dans The Australian, 63% des personnes interrogées sont contre « la Voix ». Jusqu’à présent, les enquêtes d’opinion ont indiqué qu’une minorité d’électeurs soutient la réforme.
M. Pearson a insisté sur le fait que le seul sondage qui compte est le référendum du 14 octobre.
« Chaque minute et chaque heure des cinq prochains jours sont consacrées à ceux qui n’ont pas encore pris leur décision », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre Anthony Albanese a de son côté exhorté les citoyens à voter « oui ». « Le monde nous regarde », a affirmé le Premier ministre à la radio ABC.
Le leader du parti travailliste de centre-gauche a rappelé qu’il est « difficile » de modifier la Constitution, les référendums nécessitant une majorité nationale, ainsi qu’une majorité dans au moins quatre des six Etats australiens.
L’opposition conservatrice du parti libéral estime que la réforme serait inefficace et créerait des divisions au sein de la société.
M. Albanese a souligné qu’une campagne de désinformation et des « débats absurdes » autour de cette réforme — tels que la question de savoir si elle affecterait les décisions en matière de taux d’intérêt — avaient été « terribles ».
« Je demande à vos auditeurs de se concentrer sur la question », a-t-il appelé. « J’espère sincèrement que nous obtiendrons un résultat positif et c’est sur cela que je me concentrerai au cours de la semaine à venir ».
Les Aborigènes, présents en Australie depuis au moins 60.000 ans, font face à des discriminations depuis la colonisation britannique il y a plus de 200 ans.
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