Plusieurs milliers de personnes se sont mobilisés dimanche à travers l’Australie pour défendre une réforme historique des droits des indigènes, qui fera l’objet d’un référendum le 14 octobre.
Des milliers de personnes ont participé à des manifestations « Walk for Yes » (marche pour le oui) dans plusieurs grandes villes, avant ce vote qui pourrait accorder aux Australiens indigènes le droit constitutionnel à être consultés sur les politiques qui les concernent.
Plus de 200 ans après la colonisation britannique, les populations indigènes – dont les ancêtres vivent sur le continent depuis environ 60.000 ans – ont une espérance de vie et un niveau d’éducation inférieurs aux autres Australiens et sont nettement plus susceptibles de mourir en garde à vue.
« Je pense que nous avons besoin d’une voix au Parlement, il est grand temps », a déclaré Laurel Johnson, une retraitée de 58 ans qui travaille dans les services communautaires indigènes et qui s’est jointe aux centaines de personnes qui ont participé au rassemblement de Sydney.
Cameron Lum, 34 ans, a dit avoir rejoint le rassemblement à Sydney pour soutenir « un changement qui n’a que trop tardé dans ce pays ».
« Je pense que cela ouvre la voie à des changements politiques massifs menés par les peuples des premières nations », a-t-il déclaré.
Les partisans du « oui » se sont également rassemblés à Melbourne, Canberra, Perth, Brisbane, Darwin, Hobart et Alice Springs.
Ils affirment que ce projet de réforme emblématique du gouvernement de centre-gauche du Premier ministre Anthony Albanese contribuerait s’il était adopté à remédier à ces inégalités.
Les sondages récents montrent cependant qu’environ 60% des électeurs sont opposés à la réforme, ce qui représente un quasi retournement de situation par rapport à l’année dernière.
Les opposants à la proposition estiment qu’elle conférerait des privilèges spéciaux aux peuples autochtones tout en ajoutant une couche inutile de bureaucratie.
Ils déplorent le manque de détails concernant la réforme, qui serait élaborée par le Parlement si le « oui » l’emportait.
Pour être adoptée, la réforme doit obtenir un soutien majoritaire dans toute l’Australie lors du référendum, mais aussi une majorité dans au moins quatre des six Etats.
Le vote est obligatoire et les non-votants qui n’ont pas de raison valable sont passibles d’une amende de 20 dollars australiens.
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