Anthony Albanese a annoncé que le cabinet allait présenter, cette semaine, une motion de censure à l’encontre de l’ancien premier ministre australien. Mr. Morrison est accusé de s’être secrètement désigné pour administrer cinq portefeuilles ministériels pendant la pandémie de Covid-19. C’est une décision relativement rare puisque la dernière motion de censure avait été déposée en 2018, à l’encontre du ministre libéral, Bruce Billson, pour avoir accepté un travail de lobbying rémunéré.
Scott Morrison s’était auto-désigné aux postes de ministre des Finances, de l’Intérieur, du Trésor, des Ressources minières, de l’Agriculture et de l’Environnement, sans en faire part publiquement et sans en informer les ministres en place.
Le Parlement va tenter de réviser la loi pour s’assurer que les nominations ministérielles soient rendues publiques, a fait savoir M. Albanese.
Cette décision intervient trois jours après la publication du rapport d’enquête de l’ancienne juge de la Haute Cour Virginia Bell. Le rapport décrit les actions de Morrison comme « troublantes », « inutiles » et « difficiles à concilier ».
Après la publication du rapport vendredi, Scott Morrison s’est défendu dans une déclaration publiée sur Facebook. D’après lui, cette décision était nécessaire pour : « faire avancer et protéger au mieux les intérêts nationaux de l’Australie et le bien-être du peuple australien (…) En tant que Premier ministre, ma conscience des questions relatives à la sécurité nationale et à l’intérêt national était plus large que celle connue des ministres individuels et certainement de l’enquête ».
Il a également indiqué que le rapport concluait qu’il n’avait pas agit de manière illégale.
L’actuel premier ministre australien s’est fermement opposé à ces décisions prises par l’ancien chef du gouvernement, déclarant qu’il fallait s’assurer que « cela ne reproduira plus jamais ».
Les cinq députés travaillistes – les Victoriens Julian Hill et Josh Burns, les habitants du Queensland Shayne Neumann et Graham Perrett et le Tasmanien Brian Mitchell – ont tous publiquement soutenu la motion censure à l’encontre de l’ancien premier ministre. Plusieurs autres ont indiqué leur soutien mais n’ont pas voulu s’exprimer publiquement avant la réunion du cabinet.
D’après Mr. Albanese :
« Il s’agit de la responsabilité de notre système démocratique, de savoir si le parlement a fonctionné correctement, et de la relation entre le premier ministre et le peuple australien, qui s’attend à ce que [les élus] soient tenus de rendre des comptes par le biais de nos processus parlementaires. »
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