Recycler, c’est faire une bonne action. Pour nous. Pour la planète. Pour nos enfants. C’est cette idée du recyclage que les autorités tentent de nous inculquer depuis le début du siècle. Pourtant, une enquête de 60 minutes diffusée dimanche soir sur Nine Network révèle des méthodes de recyclage, bien loin de ce que l’on peut imaginer.
La fin d’un partenariat gagnant-gagnant
Pendant les deux dernières décennies, le processus de recyclage des déchets plastiques australiens a largement dépendu de la Chine, qui les rachetait afin de les transformer en de nouveaux produits commercialisables auprès du reste du monde. Pendant ces 20 ans de « partenariat » avec le territoire chinois, l’Australie n’a pas trouvé utile de développer des infrastructures capables d’absorber de telles quantités de plastiques. Mais aujourd’hui, alors que cela fait un an que la Chine a fermé ses portes aux déchets plastiques australiens, le pays tente de trouver une alternative pour se débarrasser de ces détritus polluants. L’enquête de 60 minutes, diffusée sur Nine Network dimanche dernier pointe du doigt les nouvelles méthodes controversées que les centres de tris australiens ont trouvées pour « recycler » le surplus de plastique.
Un changement radical de méthode
C’est en Asie du Sud-Est que se trouve la solution. L’Australie a, en effet, choisi d’envoyer une grande partie de ses déchets plastiques dans cette région afin qu’ils y soient brûlés illégalement. Le reste de ces détritus restant stockés dans des entrepôts sur le sol australien. Il s’avère donc que le plastique que les résidents australiens trient, pensant qu’il va être recyclé, se retrouve sur des montagnes de déchets à l’autre bout du continent asiatique, où ils finiront enfouis ou brûlés dans des décharges illégales. De quoi en décourager plus d’un à trier. Comme en témoigne les propos de David Hodge, fondateur de Plastic Forest, une entreprise australienne recyclant les packagings et films plastiques, recueillis par 60 minutes : « je pense que la plupart des gens en Australie se sentent trahis, je pense qu’ils sont déçus ». Il ajoute que « 90% des gens veulent recycler » et qu’il faut « leur donner les moyens de le faire ». Il faut noter, qu’en plus d’avoir été abandonnée par la Chine, l’Australie a aussi perdu le soutien de l’Inde, quatrième importateur de déchets australiens à l’époque. La conséquence de la fin de cette collaboration est la création de nouveaux accords avec le Vietnam, l’Indonésie ou encore la Malaisie. Cette dernière a reçu plus de 71 000 tonnes de plastique en provenance de l’Australie l’année de dernière.
Un manque d’anticipation évident
L’Australie a donc manqué d’anticipation en laissant laissant reposer tout ses espoirs -et son plastique- sur la Chine. Il faut noter qu’une récente analyse commandée par le ministère de l’environnement et de l’énergie à révélé que les pays d’Asie du Sud Est pensent déjà à diminuer les quantités importées. Dans l’hypothèse où ces pays refuseraient les déchets plastiques en provenance de l’Australie, le pays « devrait trouver des marchés intérieurs ou d’exportation » capables de s’y substituer. C’est tout de même 1,29 million de tonnes de déchets que le pays doit traiter chaque année.
Une réaction nationale nécessaire
Alors que le sujet est resté tabou ces derniers mois, les entreprises les plus impactantes du domaine telles que celle de Mr Hodge, tapent du poing sur la table. Ainsi la directrice générale de Waste Management and Resource Recovery Association of Australia, accuse le gouvernement de ne pas avoir agit depuis la fin de la collaboration avec la Chine. Le problème est d’autant plus d’actualité qu’une bonne gestion de l’économie circulaire sur le territoire national créerait automatiquement des emplois et bénéficierait à l’activité économique de la nation.
Les entreprises impliquées dans le recyclage, comptent sur la couverture médiatique déclenchée par 60 minutes pour tirer la sonnette d’alarme.
Source: New.com
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