Viendra ? Viendra pas ? Viendra quand ? Christophe Vissant, le marathonien français qui s’est lancé l’objectif de faire le tour de l’Australie à la course à pied était annoncé le 26 octobre à Melbourne, mais les bruits couraient que les vans étaient poussifs et la route difficile : allait-il tenir sa promesse ? Eh bien oui ! Le coureur est finalement arrivé dans la capitale du Victoria vendredi dernier, 2 novembre, plus de deux semaines après son départ de Sydney. Le Courrier Australien était là pour l’accueillir.
Le rendez-vous est donné à 13h30 à Albert Park par le comité de soutien spontané qui s’est créé autour de Corentin et Jonathan qui portent haut les couleurs de l’enseigne sportive qu’ils représentent. Le contact est compliqué avec l’équipe de Christophe et l’arrivée annoncée n’a finalement pas lieu dans le parc, mais directement sur la plage qui longe St Kilda et à une heure différente de celle qui était prévue. Imbroglio quand tu nous tiens… Le ciel est partiellement voilé, le vent souffle bien, mais il fait doux.
Visage buriné et barbe de trois jours
L’attente passe rapidement et Christophe finit par arriver avec Daniel, son fidèle suiveur à vélo et garde du corps occasionnel (cf. semaine 1). Visage buriné, barbe de trois jours et grand sourire. Il n’a pas l’air fatigué et se déclare ravi d’être enfin à Melbourne « la ville où il fait le mieux vivre au monde ». Il vient de croiser un paquet de sportifs qui lui ont mis du baume au cœur : joueurs de croquet, « oui, de croquet, pas cricket », mais aussi surfeurs, coureurs et golfeurs. Sa fille Marie, qui l’a précédé en van le matin même, lui a apporté des sandwichs qu’il mange machinalement, préférant discuter avec les admirateurs qui sont venus l’accueillir et qui ont prévu de courir avec lui les derniers 5 kilomètres qui le mènent à son hôtel. Il se prête aussi volontiers au jeu des selfies.
Bluffé par l’hospitalité des Australiens
Alors, comment juge-t-il son début de course ? « Très compliqué » avoue-t-il. Outre le temps épouvantable (pluie et vent), les nationales ont été ressenties comme particulièrement dangereuses avec des camions rapides « qui ne peuvent pas freiner car ils ne pourraient plus progresser dans les côtes ». Les dénivelés aussi ont été très éprouvants : « des montées, des montées, des montées » soupire celui à qui on avait prédit du plat et qui souffre du genou. Heureusement, il a été bluffé par « la gentillesse des Australiens et leur hospitalité ». C’est bien clair, Marie a toujours trouvé un hôtel où dormir gratuitement. Hier, elle a même dégoté une chambre avec spa – de quoi « décompresser » après une rude journée de course.
Côté rencontres : Christophe s’est étonné de tomber sur deux coureurs comme lui, dont un a fait Sydney-Perth à raison de « 100 km par jour » – mais avec un parcours différent du sien. Une folie ! Il a aussi rappelé être tombé sur deux serpents dont un de « 4 mètres » (à l’échelle marseillaise), mais qui aurait bien pu lui être fatal. Le « carnage de kangourous » auquel il a assisté sur le bord des routes l’a un peu désespéré et les koalas se sont bien cachés. Au final, il aura surtout vu « des vaches et des moutons » dans un paysage de pâturages qui rappelle un peu la France. Il a hâte d’être surpris par une autre végétation et d’autres animaux. On lui souhaite bonne chance avec les crocodiles.
Le pire est derrière nous.
En termes de logistique enfin, il reste certainement des optimisations possibles. Surtout qu’un de leur van a finalement lâché (ils en ont deux, pour pouvoir faire dormir toute l’équipe si besoin). Gilbert, le deuxième suiveur à vélo, avouera plus tard qu’il avait « toujours la boule au ventre en démarrant le véhicule ». Mais Christophe est positif : « le pire est derrière nous ». Il ne voit pas de raison pour reculer ou s’inquiéter. Jonathan, Corentin et Ajay (photographe de la journée) sont à fond derrière lui, admiratifs notamment de son message environnemental qui veut alerter sur « l’état de la grande barrière de corail ». Corentin se sent spécialement en accord avec le coureur là-dessus. La jeune Colombienne Leydi, venue un peu par hasard, est finalement ravie d’avoir couru « pour la première fois » avec un personnage si pittoresque. Quant à Svetlana, elle représente son mari, lui aussi marathonien et supporteur. Ensemble, ils suivent régulièrement les aventures de Christophe sur les réseaux sociaux.
Le vendredi soir, il faudra quand même récupérer avant de repartir le samedi à 7h du matin. « Je n’ai droit à aucun jour de repos » rappelle Christophe qui vient d’achever ses premiers 1200 kilomètres sur… 15 500. Dire que le voyage ne fait que commencer est euphémisme. La route est encore très longue, mais le coureur tient bon. Sa prochaine grande étape aura lieu à Adélaïde où il donne rendez-vous à tous ses supporteurs. Soyez-y !
Valentine Sabouraud
L’interview vidéo de Christophe Vissant à Melbourne est à retrouver là. Vous pouvez aussi suivre son défi jour après jour sur le site Australian Challenge Tour ou sur sa page facebook. Nos résumés réguliers et interviews exclusives sont ici.
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