Nous vous en parlions il y a quelques mois : Christophe Vissant s’est lancé le défi fou de faire le tour de l’Australie en courant. 15 500km de course sans aucun jour d’arrêt, à raison de deux marathons quotidiens : le challenge est énorme et, disons-le, à peine croyable pour l’immense majorité des coureurs du dimanche que nous sommes.
Un départ fixé le 15 octobre
Une organisation pensée dans les moindres détails, pour un budget avoisinant les 90 000€ : Christophe a attendu que tous les voyants soient au vert pour fixer la date de son départ. Ce sera le 15 octobre, devant l’Opéra de Sydney.
Partenaire presse exclusif sur l’Australie, Le Courrier Australien a déjà consacré plusieurs articles à Christophe Vissant et le suivra tout au long de son périple. Nous l’avons joint quelques jours avant son départ pour l’île-continent.
Lorsque nous lui demandons dans quel état d’esprit il se trouve avant de s’envoler pour l’Australie, Christophe s’esclaffe : « Je pense à ce défi depuis 2003 et j’ai commencé à le préparer en 2010, alors je vous laisse imaginer mon état d’excitation ! J’ai un peu de mal à dormir… ».
Avant de partir, Christophe a tenu à réunir tous ses sponsors, partenaires et soutiens pour une grande soirée à La Ciotat, le 21 septembre. Une façon de les remercier, car c’est grâce à eux que ce défi, longtemps fantasmé, est sur le point de se concrétiser. « C’était un moment magique. Plus de 400 personnes étaient présentes et l’ambassadeur d’Australie en France, Brendan Berne, a même fait le déplacement depuis Paris ! Je ne m’attendais pas à autant de démonstrations de soutien, j’en ai été très touché. » Ce sont des souvenirs de ce type sur lesquels Christophe s’appuiera pendant la course et qui l’aideront à tenir. « Réussir ce challenge, c’est à 90% une question de mental » répète-t-il.
C’est d’ailleurs un aspect très important de sa préparation : Christophe pratique la relaxation, le reiki, la méditation « à ma façon », précise-t-il. Sur le plan physique, ces dernières semaines ont ressemblé à toutes les autres depuis deux ans, car il n’est pas question d’arriver surentraîné sur la ligne de départ : deux courses quotidiennes de 10-12km, et deux sorties longues le week-end, 25km le samedi et 10 de plus le dimanche. « La clé, c’est la régularité. Le plus difficile, ce n’est pas de courir 84km en une journée ; c’est le fait de recommencer le lendemain, et le jour suivant… » souligne-t-il. En effet, vu comme ça…
Le premier mois ne sera que souffrance
Christophe ne se fait aucune illusion : « Le premier mois ne sera que souffrance. Je vais maigrir de 15kg, perdre tous mes ongles de pied… » En outre, il s’est préparé aux nombreuses difficultés inhérentes au parcours et à l’environnement australien. « On m’a dit que les mouches pouvaient être très gênantes, alors je me suis équipé d’un filet » explique-t-il. Très renseigné sur la faune, il sait qu’il devra être particulièrement attentif aux serpents, et même aux kangourous, qui peuvent se montrer agressifs.
On s’étonne qu’il ait choisi de courir en période estivale. Il s’en explique : « C’est un choix délibéré : on m’a conseillé d’éviter la saison des pluies torrentielles en Territoire du Nord car les routes peuvent être coupées et devenir très dangereuses. » Certaines portions du parcours l’inquiètent plus que d’autres. Les étapes entre Perth et Darwin, par exemple, avec l’interminable plaine de Nullarbor. Ou encore Darwin-Townsville, dans le Queensland. « Il y fera très humide et je serai dans les terres, justifie-t-il. Sur le reste du parcours, je me suis arrangé pour voir l’océan le plus souvent possible : j’en ai besoin car c’est une vue qui m’apaise et m’aide à m’évader mentalement pour supporter la douleur. »
Rencontrer les Aborigènes
Et le plaisir, dans tout ça ? ne peut-on s’empêcher de lui demander. La question l’amuse : du plaisir, il en aura beaucoup, affirme-t-il. D’abord dans la découverte de paysages grandioses. Il insiste surtout sur la rencontre avec les populations locales, notamment les Aborigènes, avec lesquels il rêve d’échanger. « Je suis très impatient d’aller à la rencontre de la plus vieille civilisation du monde. Je vais traverser leurs terres et j’espère vraiment croiser les peuples aborigènes. J’ai même acheté un appareil Polaroïd pour les remercier avec une photo. » Et lorsqu’il évoque sa rencontre à venir avec « le plus grand organisme vivant de la planète », on a un moment de flou… jusqu’à ce qu’il précise : « La Grande barrière de corail, j’en rêve depuis que je suis enfant ! C’est mon objectif ultime. Ce sera ma récompense ultime après mon arrivée à Sydney. Avant de rentrer en France, j’ai prévu d’aller y plonger en différents endroits. » Quand on sait que c’est suite à un accident de plongée qui a failli lui coûter l’usage de ses jambes que Christophe a commencé à imaginer son Australian Challenge Tour, on comprend qu’alors, la boucle sera bouclée… dans tous les sens du terme.
Trente paires de chaussures
Pour y parvenir, Christophe devra courir sans faillir pendant exactement 6 mois. Quatre personnes l’accompagnent, réparties dans deux véhicules. L’un s’occupera de tous les aspects logistiques — prévoir le point de chute suivant, les lessives, et assurer le lien avec les sponsors et la presse. L’autre, Christophe le surnomme « le véhicule sangsue » parce qu’il « me précédera et s’arrêtera tous les 4-5km pour me ravitailler. » Christophe part avec 30 paires de chaussures de deux modèles légèrement différents. Après les 42 premiers kilomètres de la journée, il changera de chaussettes et de baskets — les plus confortables sont réservées au deuxième marathon quotidien.
Quid de l’accueil sur place, a-t-il déjà pris des contacts ?
« Des comités d’accueil sont déjà prévus ici et là. Il y aura des musiciens pour mon arrivée dans certaines villes ; jazz, didgeridoo… un peu de tout ! » Christophe a aussi reçu les propositions d’aide les plus diverses. Il s’enthousiasme de tant de générosité de la part de personnes qui ne le connaissent même pas : « À Adélaïde, des cultivateurs ont prévu de m’apporter des fruits bio et à Darwin un garagiste offre de réparer mes véhicules gratuitement ! »
À Perth pour Noël
Le 15 octobre, entre 7h et 7h30, Christophe prendra le départ devant l’opéra de Sydney. L’ambassadeur de France en Australie, Christophe Penot, sera sur place pour l’encourager et peut-être chaussera-t-il même les baskets pour l’accompagner sur quelques mètres, comme l’avait fait son homologue en France en février dernier.
Grâce à sa régularité de métronome, on connaît les dates d’arrivée de Christophe dans les premières grandes villes : le 26 octobre à Melbourne, le 8 novembre à Adélaïde et le 25 décembre à Perth. « Et vous pouvez d’ores et déjà retenir la date d’arrivée, parce que je vais réussir ! Ce sera le 15 avril, à l’Opéra de Sydney. Le jour de mes 50 ans ! » conclut-il.
Le Courrier Australien sera sur place pour le départ et vous proposera une vidéo live de l’événement sur sa page Facebook:
le 15 octobre à partir de 7h, en Australie,
le 14 octobre à partir de 22h, en France.
Pour tous ceux qui sont sur place, n’hésitez pas à aller l’encourager !
Retrouvez nos articles consacrés à l’Australian Challenge Tour et suivez avec nous les grandes étapes du défi de Christophe Vissant ici !
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