Face à l’augmentation du nombre de décès causés par la syphilis dans le Queensland, la Ministre de la santé, Shannon Fentiman, a déclaré que ceux-ci « ne devraient pas se produire », car la maladie est « évitable et curable ». En effet, cette dernière peut être traitée avec des antibiotiques.
La syphilis était connue à l’époque médiévale sous le nom de « grande vérole ». Le premier symptôme est un ulcère au site de l’infection, suivi quelques semaines plus tard d’une éruption cutanée et de symptômes semblables à ceux de la grippe, tels que fièvre, gonflement des ganglions et maux de tête. Le Dr Gerrard, spécialiste des maladies infectieuses, explique : « Il existe un certain nombre de théories pour expliquer ce phénomène. Les théories les plus probables sont que les gens ont un plus grand nombre de partenaires sexuels, ce qui est probablement lié aux applications de rencontres ».
Selon des études récentes concernant le Queensland, les cas de syphilis infectieuse ont en effet explosé de 600 % en 15 ans, causant le décès d’une douzaine de bébés. En effet, ceux-ci sont passés de 193 en 2009 à 1 365 l’année dernière. Le directeur général de la santé, John Gerrard, a prévenu que la situation ne montrait aucun signe de ralentissement. Cette année, plus de 100 cas de la maladie ont déjà été diagnostiqués dans cet Etat.
« Le risque d’infection des femmes en âge de procréer est particulièrement préoccupant », puisqu’il peut entraîner l’apparition de cas chez les nouveau-nés, a-t-il expliqué.
Une donnée s’avère alarmante aux yeux des experts : l’année dernière, sur les cinq cas de bébés ayant contracté la maladie dans l’utérus de leur mère, quatre d’entre eux sont décédés. C’est le chiffre le plus élevé de décès liés à la syphilis congénitale jamais enregistré au Queensland au cours de ce siècle.
Qualifiant ces données d’« incroyablement préoccupantes », Mme Fentiman lancera cette semaine un plan d’action quinquennal visant à réduire l’incidence de la maladie et à éliminer les nouveaux cas de syphilis congénitale d’ici à 2028. Celui ci bénéficiera d’un financement initial d’un million de dollars.
« Ce financement servira à améliorer la recherche des contacts, afin que les personnes puissent être informées plus rapidement qu’elles sont peut-être atteintes de la syphilis et se faire tester », a-telle déclaré. L’un des objectifs du programme correspond à l’augmentation du nombre de tests pour certains groupes vulnérables, comme celui des femmes enceintes.
Le directeur de l’unité de santé des peuples autochtones de l’université Griffith, James Charles, a cependant qualifié ce plan d’action sur le long terme d’« inadéquat ». En effet, selon lui, la situation est « extrêmement alarmante » : il a donc appelé à une action urgente pour éviter que la maladie « ne devienne incontrôlable ».
Discussion à ce sujet post